Au crépuscule, une fanfare a joué l'air de la très célèbre chanson napolitaine O'Sole mio sur l'immense place à moitié vide, quand la crèche polychrome a été dévoilée, à côté de l'obélisque et d'un immense sapin bavarois illuminé.
A quelques heures de la messe solennelle de Noël dans la basilique Saint-Pierre, le cardinal de Naples Crescenzio Sepe est allé inaugurer cette crèche, intitulée « Franscesco 1223-Francesco 2013 » pour marquer le lien entre le saint (François) d'Assise qui avait prêché la pauvreté radicale et le pape argentin qui a annoncé vouloir « une Eglise pauvre pour les pauvres ».
Des jeunes filles et des garçons habillés en paysans – dont l'un déguisé en François d'Assise et l'une en Marie - ont donné un petit spectacle, dansant dans le style d'une comédie musicale.
C'est à Bethléem, en Judée, que, selon la tradition chrétienne, Jésus est né dans la mangeoire d'une étable car il n'y avait pas de places dans les auberges.
A la déception des fidèles présents, le pape n'est pas apparu pendant la cérémonie pour allumer « il lume della pace » (la bougie de la paix).
« Le pape m'a chargé de vous dire qu'il est aux côtés de chacun de tout coeur », a déclaré le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la Basilique Saint-Pierre.
L'an dernier, Benoît XVI était apparu à la fenêtre de son appartement pontifical et avait allumé cette grande bougie pour rappeler que Noël est pour tous les chrétiens la fête de la paix.
François a peut-être voulu éviter un geste qui risquait de renforcer le culte de la personnalité autour de lui.
Réalisée par le maître napolitain Antonio Cantone, la crèche, dans la pure tradition du XVIIIe siècle napolitain, est très colorée. Seize personnages de deux mètres de haut, visibles de loin, semblent serrés les uns contre les autres dans une ambiance chaleureuse et joyeuse d'émerveillement. De petits chérubins discrets entourent la Vierge Marie.
Pour la deuxième année consécutive, l'installation n'aura quasiment rien coûté à la Cité du Vatican, l'essentiel des frais étant assumé par des bienfaiteurs privés. Par le passé, les dépenses somptuaires engagées par le Vatican pour la crèche avaient fait scandale.
« Il n'y a pas de nobles dans cette crèche à l'exception des trois rois mages. Les premiers à arriver à la crèche étaient des gens ordinaires : c'est le coeur du message que je voulais transmettre », avait expliqué à l'AFP Antonio Cantone.