Le troisième round de négociations sur l’intégration a été lancé lundi à Washington. Les barrières phytosanitaires, les achats du gouvernement et de petites et moyennes entreprises étaient à l’ordre du jour.
Or, les négociations sur l’intégration continuent malgré les scandales liés à l’espionnage américain. Dans cette dynamique, les barrières commerciales entre Washington et Bruxelles vont être considérablement réduites d’ici la fin de 2014. Cette hâte est compréhensible : il faut changer la conjoncture globale actuelle où le dollar devient de moins en moins crédible. Or, les processus intégrationnistes augmentent en Orient, les pays émergeants renforcent leurs positions dans l’économie mondiale. C’est pourquoi l’Occident cherche à faire face à ces défis, estime Alexandre Goussev, chercheur à l’Institut de l’économie globale et des relations internationales à l’Académie russe des sciences.
« Les Etats-Unis et l’UE cherchent à créer un modèle politique qui soit un centre mondial. Actuellement, le monde est multipolaire, les Etats-Unis et l’UE perdent leurs positions. La création de la zone de libre-échange permettra d’assurer une couche de sécurité, dont le dollar et l’euro ont tellement besoin. »
Plus loin : les pro-intégrations promettent des bénéfices importants pour deux côtés de l’océan Atlantique. En l’occurrence, la création de la zone de libre-échange apportera des milliards de dollars de bénéfice, le PIB européen augmentera rapidement et des millions de postes de travail seront créés. Par ailleurs, ce sont des bénéfices à long terme qui ne surgissent pas tout de suite, estiment les sceptiques. Au début, se trouveront en difficulté les pays européens qui ne sont pas tout à fait rétablis de la crise, continue Alexandre Goussev.
Par ailleurs, l’intégration transatlantique sera très avantageuse pour certains pays européens. C’est la raison pour laquelle cette alliance est promue par la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron, met en avant Guennadi Ivanov, chercheur à la chaire de la politique commerciale à l’Institut économique russe Plekhanov.
« Les pays européens se trouveront en difficulté. L’économie américaine étant plus puissante, les produits américains vont supplanter ceux européens. Il s’agit non seulement du commerce, mais également d’une réduction de postes de travail. Par contre, les produits européens ne vont pas entraver les marchés américains compte tenu de la mentalité américaine. En Europe, la création de la zone de libre-échange va profiter uniquement aux pays qui ont une économie forte: ce sont l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France en partie. Tous les autres pays vont en souffrir. »