D’après les auteurs du rapport, au moins sept prisons secrètes se trouvent dans le nord syrien. Elles ont été organisées par le groupe Etat islamique de l’Irak et du Levant, connu pour ses liens avec Al-Qaïda. Dans ces prisons sont détenus même des enfants. Comme les détenus adultes, ils sont humiliés et suppliciés, par exemple, au courant électrique. Peuvent être jetées en ces prisons des personnes qui commettent des actes, constituant au regard des intégristes des « crimes contre l’islam » : disons le tabagisme et les relations sexuelles extraconjugales. Il y a en ces prisons aussi des personnes capturées au cours des hostilités.
De l’avis du président de l’Institut du Proche-Orient, Evguéni Satanovski, les radicaux ont besoin de prisons secrètes, en premier lieu, pour y détenir leurs adversaires, et non des enfants ou des civils. Ainsi, si un cheikh de tribu est pris en otage, le lieu de sa détention doit rester secret. Et vu que les rapports entre divers groupes armés en Syrie sont extrêmement tendus, dans les prisons secrètes peuvent être interrogés aussi des membres des structures rivales. Tout cela prouve une fois de plus que ce ne sont pas des partisans de la démocratie et des droits de l’homme qui combattent contre Bachar al-Assad, dit Evguéni Satanovski.
« C’est un sujet de plus à propos de ceux qui font la guerre aux troupes gouvernementales syriennes. Il est admis de dire en Occident que M. Assad est un dictateur, qui lutte contre la population civile et qu’on doit absolument renverser. Et, bien sûr, il est combattu exclusivement par des héros irréprochables, que toute l’humanité civilisée doit soutenir. En ce cas on a montré à l’humanité civilisée le visage réel de ces héros, qui ne s’avère pas très sympathique. »
D’ailleurs, il ne faut pas compter que les politiques occidentaux changent radicalement leur attitude envers les rebelles syriens, juge M. Satanovski. En trois ans de conflit en Syrie, les leaders des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne ont eu le temps de montrer que même la plus monstrueuse information sur les actes de radicaux les gênait bien peu, a rappelé le politologue.
