En décembre, Miami se transforme en capitale de l'art mondial. En tout, 28 foires s’ouvrent dans cette ville, présentant tout ce qui ce qu’il y a d’intéressant et de pertinent dans le monde de l’art. C’est la première fois que les artistes russes Lydia Vitkovskaïa et Denis Mikhaïlov présentent leurs œuvres devant le public américain, généralement assez gâté par un art de qualité. De retour à Moscou, Lydia Vitkovskaïa a évoqué pour la La Voix de la Russie sa visite à Miami.
« Ce n’est pas chose facile que de s’occuper de l’art contemporain en Russie. Difficile de vivre de cette activité »,explique Lydia Vitkovskaïa. « Evidement, on dit souvent que l’artiste doit avoir faim pour mieux travailler. Mais dans l’idéal, le travail doit apporter au peintre une satisfaction morale et matérielle, sinon ce n’est qu’un passe-temps. En nous rendant aux Etats-Unis, nous avons voulu comprendre ce qui se passe avec l’art dans ce pays, pourquoi l’art se vend aussi bien. Nous avons évidemment cherché à nouer de nouveaux contacts professionnels. En Russie, le cercle des personnes qui s’intéressent à l’art contemporain est très réduit. Ce sont les mêmes personnes qui visitent les expositions et participent aux événements que nous organisons.
Plusieurs foires d’art moderne ont lieu à Miami en décembre, notamment Art Basel et Art Miami, qui sont les événements principaux. A Art Basel, il y a un espace d’exposition, et à Art Miami – trois : Art Miami, Art Miami context et Aqua Art Miami, où nous avons exposé nos travaux. Les œuvres sont réparties de manière claire lors de ces expositions : Art Miami est destiné aux galeries et peintres célèbres, dont le prix des œuvres démarre à 40.000 dollars. Ce sont de jeunes peintres avec des œuvres dont le prix de départ est de 25.000 dollars qui exposent à Art Miami context. Quant à Aqua Art Miami – c’est le format le plus démocratique de toutes les galeries qui se lancent dans l’art commercial. Il y a une sélection sévère avant que ces œuvres puissent accéder à cette salle d’exposition « démocratique ». En nous inscrivant à la foire, nous avons eu un très long échange par courrier électronique. Les organisateurs nous ont demandé des renseignements complets sur notre art, notre participation aux expositions, et les publications.
Nous avons longtemps réfléchi à ce que nous pouvions montrer aux Etats-Unis. Nous avons pris les œuvres qui nous ont plu : trois tableaux de Denis Mikhaïlov de la série intitulée « Métro », trois de mes tableaux issus de séries différentes, dont deux projets multimédia. Et des tableaux de Sergueï Choutov et d’Alexandre Paperno.
Et nous avons visé juste: presque tous les projets ont été vendus. La conception du stand a beaucoup contribué à notre succès.
Le preview d’Aqua, principal moment de l’exposition, a duré de 16 heures à minuit, et à 23h30 des personnes munies d’invitations VIP faisaient encore la queue à l’entrée. Parmi eux, des directeurs des musées, des collectionneurs, et des représentants des clubs d’art.
Aux Etats-Unis, les gens ont beaucoup de plaisir à regarder les objets d’art et à les acheter. Cela nous rassurait de voir autant de monde en trois jours sur le stand Art Miami. Aucun public ne m’a jamais fait autant de compliments pour mon travail et n’a voué un intérêt aussi sincère pour les objets d’art que j’ai exposés. »
« Vous êtes des artistes-peintres, vous vous êtes déplacés jusqu’ici ? Vous êtes brillants ! », nous disait-on. Ce genre de réflexions, c’était assez inhabituel. La possibilité de parler avec l’auteur et lui demander ce qu’il voulait exprimer par un tel ou tel tableau, voilà un facteur décisif pour la vente de nos œuvres d’art et la publicité dans la presse.
C’était intéressant d’être les seuls représentants russes à Art Miami. Le public nous a très bien accueillis. C’était agréable de réaliser que les œuvres de peintres célèbres russes peuvent être d’actualité. Et la meilleure preuve c’est le succès commercial et l’attention que le public voue à nos œuvres. D’ailleurs, nous avons été invités à nous rendre à San-Francisco l’année prochaine ». T
