Il n’y aura pas de vainqueurs dans les guerres du futur

© © Chad Bellay, United States Air Force, en.wikipedia.orgIl n’y aura pas de vainqueurs dans les guerres du futur
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Dans son message au parlement, le président russe Vladimir Poutine a soulevé notamment la question de l’armement. Selon le président russe, Moscou surveille de près les projets des autres pays dans ce domaine, pour que personne ne se fasse des illusions sur la possibilité d’une suprématie militaire sur la Russie.

Poutine sous-entendait notamment le programme américain Prompt Global Strike (PGS). L'objectif de ce programme est de porter une attaque non-nucléaire contre une cible n’importe où dans le monde 60 minutes après la prise de la décision.

Le système PGS est développé avec des technologies militaires de pointe. Certaines sont familières, notamment les missiles balistiques intercontinentaux à ogives non nucléaires de précision. D’autres sont ultramodernes, par exemple les systèmes de frappe ultrasoniques et les armes cinétiques. Il s’agit des tiges de tungstène lourd de plusieurs mètres de longueur qui sont lancées avec précision depuis l’orbite circumterrestre. Parmi les technologies d’avenir, on peut aussi citer les moyens de neutralisation à distance des armes nucléaires de l’ennemi basés sur les règles de la physique des hautes énergies.

Le scénario PGS ne ressemble pas au fameux scénario de la catastrophe nucléaire, avec lequel on a fait peur à l’humanité au cours de la seconde moitié du 20e siècle. La guerre de l'avenir ne sera pas moins désastreuse, mais elle peut être réalisée d’après des scénarios différents.

Un missile balistique intercontinental « classique » possède toute une série de défauts. D’abord, on peut facilement détecter le lieu d’où il sera lancé. Mais les missiles de croisière fonctionnent différemment. Parmi les points forts de ces armes, on peut citer leur furtivité, la longueur de portée importante et une très grande précision. Quant aux points faibles des missiles de croisière, il y a notamment une faible vitesse de vol, un temps d’attente important si le missile vise plusieurs cibles espacées, mais aussi la complexité de la programmation de la mission du vol. Les Américains sont en train de régler ces défauts techniques, explique le rédacteur en chef du magazine Natsiolanlnaïa oborona (Défense nationale) Igor Korotchenko.

« De nouveaux types de missiles de croisière américains présentent des propriétés tout à fait intéressantes. Tout d'abord, il y a une possibilité de reprogrammer ces missiles en vol. La deuxième particularité importante : on peut programmer le missile de telle manière que les cibles seront abattues simultanément en un temps donné. Ces missiles peuvent lancés à partir des sous-marins, des navires de surface et des avions de l'aviation stratégique. Quant aux cibles, elles sont différentes, avec un temps différent pour chacune d’elles. Les Américains veulent synchroniser les raids à la seconde près. En cas d’attaque importante contre une cible, lorsque 500-600 missiles de croisière sont lancés, il est techniquement impossible de les abattre tous. En outre, des drones de frappe peuvent être utilisés pour porter des frappes contre des positions des systèmes de défense aérienne et des stations radar de contrôle de l'espace aérien. Des moyens de brouillage radio seront utilisés. C'est en cela que réside le concept de frappe instantanée à l’aveugle, qui provoque le chaos. »

L'une des principales thèses du concept du système PGS consiste en l’abandon complet de l’utilisation des ogives nucléaires. Les Américains peuvent actuellement obtenir le même effet à l’aide de systèmes techniquement plus avancés. Cependant, les analystes n'excluent pas qu'immédiatement après une frappe globale, le conflit devienne nucléaire.

Le système PGS développé au Pentagone, agace déjà la Russie. Aujourd’hui les Russes ont besoin d’avoir des preuves de confiance supplémentaires. Sinon, la parité globale semble rompue, ajoute Igor Korotchenko.

« L’équilibre des potentiels de force qui était en cours était basé sur un équilibre des chances de la Russie et des États-Unis dans une éventuelle guerre des arsenaux nucléaires. Une nouvelle guerre mondiale est devenue presque improbable. Le risque de destruction mutuelle fut le garant de la retenue des deux pays. Toutefois, les programmes que mettent en œuvre les États-Unis au cours de la dernière décennie, notamment le système global de défense antimissile, ainsi que des projets liés à la possibilité de la création d’un potentiel de frappe à l’échelle mondiale, seraient en train de mettre en péril la stabilité stratégique mondiale, rendant l’évolution de la situation imprévisible. »

La période de paix qui dure depuis le milieu du siècle dernier existe uniquement grâce à la garantie de la destruction mutuelle. Cela permettrait d’améliorer la situation, si la paix mondiale n'était pas uniquement fondée sur la peur. Mais malheureusement ce n'est pas le cas. Rien n’a changé au cours de la dizaine d’années de ce nouveau siècle : il n’y aura pas de gagnants dans un conflit thermonucléaire.   N

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