La Cour constitutionnelle de Moldavie a décidé jeudi que la langue d'Etat de la république est le roumain et non le moldave, rejetant ainsi une plainte déposée par les partis libéral et libéral-réformateur de Moldavie.
Selon la Cour constitutionnelle, la Déclaration d'indépendance moldave de 1991, qui proclame le roumain langue d'Etat, prédomine sur la Constitution du pays qui indique que la langue d'Etat est le moldave.
"La Déclaration de l'indépendance fait partie intégrante de la Constitution. Le texte de la Déclaration est prioritaire en cas de divergences", a déclaré le président de la Cour constitutionnelle Alexandru Tănase.
Selon l'article 13 de la Constitution moldave, la langue d'Etat de la République de Moldavie est "le moldave écrit en caractères latins" qui est de fait identique au roumain. La république autoproclamée de Transnistrie (sur le territoire moldave) utilise le moldave écrit en caractère cyrilliques qui se distingue quelque peu du roumain et conserve les traditions linguistiques et littéraires introduites à l'époque de l'URSS.
La controverse identitaire linguistique a une portée politique pour la Moldavie dont une partie de la population souhaite l'unification avec la Roumanie voisine. Selon le président roumain Traian Basescu, l'unification avec la Moldavie constitue l'une des priorités majeures de la politique étrangère de Bucarest. Fin novembre, le premier ministre moldave Iurie Leanca a toutefois déclaré que la Moldavie n'était pas prête à s'unir à la Roumanie et préférait intégrer l'Union européenne.
