Le texte punit l'achat d'actes sexuels d'une contravention de 1.500 euros. Avant d'entrer en vigueur, il devra cependant passer au Sénat qui devrait l'examiner d'ici fin juin.
Les députés ont voté le texte par 268 voix contre 138, 79 s'abstenant. Le camp du « oui » comprend une majorité de socialistes mais aussi des députés centristes et de l'opposition conservatrice. A l'inverse, une majorité de parlementaires conservateurs et d'écologistes, partenaires des socialistes au gouvernement ont voté contre.
« Nous nous réjouissons de cette majorité absolue et au-delà des clivages politiques », se sont félicités dans une réaction commune les trois initiateurs de ce texte, les socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle et le conservateur Guy Geoffroy.
A la base de leur démarche, la conviction que la prostitution est « une violence faite aux femmes » et que ce sont les clients qui en portent la responsabilité.
« Le pas que nous venons de franchir aujourd'hui est immensément précieux. Il nous permet d'envoyer un signal de ce que la société juge souhaitable ou pas souhaitable. C'est aussi un signal à l'égard des réseaux », a réagi la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, très engagée sur ce texte.
Les associations prônant l'abolition de la prostitution ont salué une décision « historique ». « Pour la première fois en France, une loi qualifie et condamne l'achat d'un acte sexuel comme une violence », se félicite dans un communiqué le Mouvement du Nid.