Week-end de révolution en Ukraine

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Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche 1er décembre au centre de Kiev (capitale de l’Ukraine), réclamant la démission du gouvernement et des élections anticipées. Les leaders de l’opposition parlementaire ont proclamé le début d'une grève nationale en réponse au refus du président Ianoukovitch de signer l’accord d’association avec l’UE.

Les partisans les plus résolus de l’euro-intégration ont passé toute la journée de dimanche sur la Place de l’Indépendance, écoutant les nombreux orateurs qui se sont succédés à la tribune. D’ailleurs, ces derniers parlaient peu du fameux choix européen de l’Ukraine. Il est évident qu’au lieu de revendiquer l’association avec l’UE, les manifestants cherchent surtout à déboulonner le pouvoir, estime Vladimir Skatchko, politologue et journaliste ukrainien indépendant :

« Il est évident que la politique d’euro-intégration est suicidaire pour l’Ukraine et tous, même les politiciens occidentaux, s’accordent à le reconnaître. Selon l’agence Bloomberg, la suspension de la signature de l’accord d’association a permis de réduire les risques financiers de l’Ukraine et lui a épargné la cessation de paiements. Ce n’est pas une révolution ni un coup d’état. C’est tout simplement la prise du pouvoir et une nouvelle révolte des millionnaires contre les milliardaires. »

Diaporama : Les partisans de l'opposition ukrainienne ont occupé Maidan Nezalezhnosti

L’expert a fait valoir que les manifestants étaient divisés et formaient deux camps. Si le premier préconise l’association avec l’UE, le second soutient l’opposition politique. C’est le rapport au pouvoir qui est au fond du mouvement protestataire. Les provocateurs qui ont passé toute la journée à quelques centaines de mètres de la place de l’Indépendance (Maidan Nezalejnosti) en tentant de prendre d’assaut l’administration du président ukrainien, se fichent complètement de l’avenir de l’Ukraine, estime Vladimir Skatchko :

« C’est la division du pays à son tout début, et les premières fissures. C’est l’heure « H » pour le pouvoir et l’opposition. Ils doivent décider en commun ce qu’ils doivent faire : soit arrêter les provocations et éviter le bain de sang, soit pousser à la guerre civile et à la division du pays. Que toute l’Ukraine rêve de rejoindre l’Europe n’est qu’un tissu d’affabulations. »

Les leaders de l’opposition ont traditionnellement accusé le pouvoir de provocation devant l’administration présidentielle. En même temps, la police de Kiev a fait savoir le soir qu’elle veillerait toujours à la sécurité, après avoir rappelé que les désordres de masse et les occupations des bâtiments administratifs étaient passibles de sanctions pénales.   N

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