Le collapse du pouvoir en Libye est une menace pour le Maghreb

Plus de 40 personnes ont été tuées à la suite d’une explosion dans l’entrepôt d’armes à Sabha dans le sud-ouest de Libye. D’après les premières informations, l’explosion s’est produite après l’attaque lancée par un groupoe d’habitants locaux et de migrants qui voulaient piller l’arsenal. Deux jours plus tôt, le premier ministre libyen Ali Zeidan a critiqué le plasticage d’un des plus vieux mausolées de Tripoli. « Les barbares et les terroristes cherchent à anéantir la mémoire et l’histoire de notre pays », a-t-il dit lors d’un point de presse. Mercredi, un groupe d’inconnus a fait sauter le mausolée de Murad Aghi qui a gouverné la ville de 1551 à 1553, alors qu’elle faisait partie de l’empire Ottoman. Le tombeau situé dans le mausolée n’a pas été endommagé. Les auteurs présumés de cette explosition sont des islmaistes radicaux qui rejettent l’adoration des saints et la construction de musolées. Un militaire a été tué jeudi à Benghazi où est décrété l’état d’exception, rapporte la chaîne satellitaire Sky News Arabia. Selon la police, un inconnu a ouvert le feu sur un véhicule militaire au moment où deux personnes y montaient. L’une d’elle a été abattue sur place cependant que l’autre a pu s’abriter des balles et est restée en vie. Mais l’attentat le plus retentissant s’est produit le 25 novembre, toujours à Beghanzi où les salafites d’Ansar ach-Charia (adeptes d’islam) ont attaqué un groupe de militaires libyens. Le bilan se monte à 7 tués et à une cinquantaine de militaires et d’habitants blessés. L’armée a immédiatement inevsti la ville en décrétant l’état d’exception. Ses habitants se sont mis en grève de trois jours pour protester contre la présence des ex-insurgés en armes dont un certain nombre d’extrémistes. Mercredi le CS a approuvé l’envoi en Libye de 200 vigiles de sécurité de l’ONU pour protéger le siège de la mission de l’Organisation. Liu Zjei, représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, a parlé de cette décision approuvée par le Secrétaire général devant les journalistes à NewYork. Telle est la liste fort incomplète d’événements extraordinaires officiellement enregistrés en Libye depuis dix jours. Après le renversenement de Mouhamar Kadhafi en octobre 2011, la Libye n’arrive plus à assurer la sécurité. En effet, les ex-insurgés rassemblées en groupes paramilitaires, contrôlent de fait plusieurs provinces, défient le pouvoir légitime et imposent leurs lois à la population. C’est également la situation que vit le capitale Tripoli dont certains quartiers sont contrôlés par les ex-insurgés. Les autorités ont prévu de les expulser des villes et de les intégrer à l’armée et à la police. Or, les ex-combattants s’accrochent au pouvoir et se préparent à combattre les autorités. Le collapse du pouvoir conduit au collapase de l’éco- nomie. Comme l’a fait savoir le premier ministre, les revenus du trésor que procure ll’exportation d’hydrocarbures, ont chuté de 80% à cause du blocage des sites pétroliers imposé depuis plusieurs mois par les milices armées. La production et l’exportation d’or noir qui assurent à l’état 96% de ses revenus, sont passées de 1,5 million à 250 000 barils/jour. Selon Patrick Haimzadeh, expert français en vue et spécialiste de la Libye, les ex-révolutionnaires compliquent dans une grande mesure le règlement des problèmes sociaux et economiques du pays. La chute de production et d’exportation a déjà affecté la capacité de l’état à éteindre les conflits aux quatre coins de Libye en distribuant les fonds », estime-t-il. « Comment voyez-vous la Libye et comment la situation dans ce pays peut-elle se répercuter sur toute la région maghrébine? » . A cette question de Igor Yazon répond par téléphone de Paris François Besson, experts français en Maghreb...