Le bouclier antimissile servira à protéger l'Europe contre une multitude d'agresseurs potentiels et non contre un seul pays, a confié lundi à RIA Novosti un représentant de l'Alliance qui a requis l'anonymat, commentant la thèse selon laquelle les ententes sur le dossier nucléaire de l'Iran ôtent au système antimissile en Europe sa raison d'être.
"Plus de 30 pays du monde possèdent ou acquièrent des technologies permettant de produire des missiles balistiques capables de porter des ogives classiques et des armes de destruction massive. Voici pourquoi le système de défense antimissile de l'Otan ne concerne pas un pays concret. Il permettra à l'Alliance de se protéger contre une menace réelle et grandissante, et pour se protéger contre une menace réelle, l'Alliance a besoin d'un système de défense réel", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré lundi à Rome que l'application des ententes sur le programme nucléaire iranien éliminerait la nécessité de déployer un bouclier antimissile en Europe.
Les Etats-Unis ont commencé à déployer sur le continent un système de défense antimissile comprenant des radars d'alerte haute fréquence et des missiles intercepteurs basés au sol et en mer. Selon les responsables américains, ce système vise à protéger les Etats-Unis et leurs alliés européens contre des attaques balistiques et nucléaires qui pourraient émaner de "pays-voyous": la Corée du Nord et l'Iran.
Dimanche matin, Téhéran et les chefs de diplomatie des six pays médiateurs internationaux (Russie, Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) ont conclu un accord engageant l'Iran à stopper l'enrichissement d'uranium au-dessus de 5% et à autoriser les experts internationaux à inspecter ses sites nucléaires en échange d'un assouplissement des sanctions économiques.