Bouclier: les USA chercheront un autre "ennemi" que l'Iran (sénateur russe)

La conclusion de l'accord sur le programme nucléaire iranien pourrait amener Washington à chercher un nouvel "ennemi" afin de justifier aux yeux des contribuables la nécessité de créer un bouclier antimissile en Europe, estime Victor Ozerov, président de la commission de la défense du Conseil de la Fédération (sénat russe).
 
"Il n'est pas exclu que Washington se mette à chercher un autre pays qui pourrait théoriquement menacer les Etats-Unis et l'Otan. Par exemple, la Syrie", a déclaré lundi le sénateur à RIA Novosti.
 
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a indiqué lundi que l'application des ententes sur l'Iran ôterait au projet de bouclier antimissile en Europe sa raison d'être.
 
"Washington n'abandonnera pas ce projet, même s'il lui faudra désormais expliquer aux contribuables américains pourquoi leurs impôts sont utilisés pour financer le système de défense antimissile en Europe", a affirmé M. Ozerov.
 
Selon lui, le bon sens suggère aux Etats-Unis de renoncer au déploiement de ce système, car les soupçons au sujet de l'existence de missiles balistiques en Iran constituaient le principal argument en faveur du bouclier antimissile.
 
"Mais je suppose que le lobby économique aux USA prendra le dessus sur le bon sens", a conclu le sénateur russe.
 
Les Etats-Unis ont commencé à déployer sur le continent un système de défense antimissile comprenant des radars d'alerte haute fréquence et des missiles intercepteurs basés au sol et en mer. Selon les responsables américains, ce système vise à protéger les Etats-Unis et leurs alliés européens contre des attaques balistiques et nucléaires émanant de "pays-voyous": la Corée du Nord et l'Iran.