Le Tribunal international du droit de la mer à Hambourg a soutenu vendredi la requête des Pays-Bas exigeant de la Russie qu'elle laisse partir le navire Arctic Sunrise et les gens qui s'étaient trouvés à son bord, accusés de "hooliganisme", a annoncé le président du Tribunal Shunji Yanai.
Cette juridiction des Nations unies compétente pour régler les litiges maritimes avait été saisie par Amsterdam car le bateau en question bat pavillon néerlandais. Les Pays-Bas ont fait valoir que la Russie avait "enfreint la liberté de navigation", soutenant qu'elle n'avait aucun droit d'intervenir "contre un navire sous pavillon d'un Etat tiers dans les eaux internationales".
Le 6 novembre, le Tribunal a tenu les auditions sur le dossier. Les Pays-Bas ont exposé leur position et réclamé une libération immédiate du navire et de son équipage. La Russie a choisi de ne pas prendre part à la procédure.
Le 18 septembre dernier, un groupe de militants de Greenpeace se trouvant à bord de l'Arctic Sunrise a essayé d'escalader une plateforme pétrolière de Gazprom en mer de Petchora. Les gardes-frontières russes ont effectué des tirs de sommation pour contraindre le capitaine du brise-glace à arrêter les moteurs. Suite au refus du capitaine, un commando héliporté de gardes-frontières a pris le 19 septembre le contrôle de l'Arctic Sunrise.
Mardi 24 septembre, les membres d'équipage - une trentaine de militants écologistes originaires de 16 pays - ont été placés en détention provisoire et mis en examen pour "piraterie".
Par la suite, le Comité d'enquête russe a requalifié ce chef d'accusation, mettant les intéressés en examen pour "hooliganisme". Fin octobre, les Pays-Bas ont saisi le Tribunal international du droit de la mer pour obtenir la libération de l'équipage détenu et du bateau.
Selon Greenpeace, 29 militants ont été libérés à ce jour sous caution sur décision de la justice russe. Seul l'Australien Colin Russe, le radio du bateau arraisonné reste en prison.