Le corps de Asunta Yong Fang Basterra Porto, adoptée alors qu'elle était bébé par ce couple de Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, avait été découvert au matin du 22 septembre sur une piste forestière de la localité de Teo, près de Saint-Jacques de Compostelle.
Ses parents adoptifs, Rosario Porto, une avocate de 44 ans, et son ex-mari, le journaliste Alfonso Basterra, âgé de 49 ans, avaient tous deux été placés en détention préventive le 27 septembre, puis inculpés d'assassinat le 18 octobre.
Mardi, le juge chargé du dossier a levé le secret de l'instruction, affirmant que les suspects refusaient de coopérer tant qu'il ne l'aurait pas fait, et remis un rapport aux différentes parties avant que celui-ci ne filtre dans la presse.
Rosario Porto, qui fut consul honoraire de France à Saint-Jacques entre 1996 et 2006, est accusée d'avoir « été d'accord avec l'autre accusé pour qu'il drogue leur fille durant une période d'au moins trois mois », et de « l'avoir assassinée par asphyxie mécanique le 21 septembre », affirme le magistrat dans ce document.
« Comme il l'avait fait les fois précédentes, le 21 septembre, c'est Basterra qui a administré à la jeune fille une dose toxique d'orfidal pour la priver de toute volonté et de toute défense, et semble-t-il faciliter l'asphyxie, dans un plan mis au point avec Rosario », écrit le juge.
Le magistrat fonde ses observations sur « les résultats de l'autopsie et de l'analyse toxicologique », tout comme sur « les déclarations de personnes de l'entourage de la jeune fille ».
Variant souvent dans leurs déclarations lors des interrogatoires, donnant parfois des versions « contradictoires malgré des preuves objectives », selon le magistrat, les deux suspects ont nié depuis leur arrestation avoir tué leur fille adoptive.