Le Liban au centre du conflit syrien

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Les troupes gouvernementales syriennes déploient une vaste campagne offensive pour bloquer les derniers canaux d’approvisionnement de l'opposition armée, écrit mercredi 20 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les troupes gouvernementales syriennes déploient une vaste campagne offensive pour bloquer les derniers canaux d’approvisionnement de l'opposition armée, écrit mercredi 20 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Cette opération a déjà provoqué un exil massif de civils syriens vers le Liban voisin où de nouveaux attentats viennent s'ajouter à une situation humanitaire déjà grave.

Selon les experts occidentaux, les succès militaires de l'armée syrienne pourraient pousser l'opposition à renoncer à la conférence internationale Genève-2. Pour sa part le ministère russe des Affaires étrangères (MAE) constate que les opposants à Bachar al-Assad commencent à faire preuve de "plus de réalisme".

Deux explosions ont retenti mardi devant l'ambassade iranienne à Beyrouth, causant 23 morts - dont l'attaché culturel de l'ambassade - et 146 blessés. Le premier attentat a été perpétré par un kamikaze à moto et moins de deux minutes plus tard, un véhicule a explosé aux abords de l’ambassade. Plus de cinq bâtiments ont été endommagés, témoignant de la puissance de l'explosion.

Le pouvoir syrien accuse les "terroristes, leurs défenseurs et sponsors régionaux". Le MAE iranien, quant à lui, a déclaré que ces attentats étaient "un crime inhumain commis par les Israéliens et leurs mercenaires". Ces attaques ont été revendiquées sur Twitter par les jihadistes libanais des brigades Abdallah Azzam, associés à Al-Qaïda.

Malgré tout, les Syriens fuient en grand nombre au Liban, où les réfugiés sont déjà majoritaires dans la région - au moins 816 000 soit un cinquième de la population du pays -, ce qui aggrave la crise humanitaire. Au moins 4 000 à 5 000 personnes sont arrivées depuis vendredi de Syrie, principalement de Kara, pour trouver refuge dans la ville frontalière d'Ersal à l'est du Liban, annonce le Bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. D'autres sources évoquent des dizaines de milliers de réfugiés. En tout, plus de 30 000 Syriens sont arrivés à Ersal depuis le début de la guerre civile en mars 2011 : ils sont logés dans des mosquées, des écoles, des maisons et des campements.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme - qui siège au Royaume-Uni - Kara est aujourd’hui bombardée par l'artillerie et l'aviation, d’autant plus que l'armée gouvernementale lance une vaste opération militaire avec le soutien du Hezbollah chiite libanais. L'objectif : bloquer les canaux d’approvisionnement des rebelles, qui partent du Liban, passent par les montagnes de Kalamoun au nord de Damas avant d’arriver dans la capitale syrienne.

Cette opération permettrait de rompre le lien entre les rebelles et le monde extérieur - les autres canaux clés passant par Homs ont déjà été bloqués cet été.

Selon le général libanais à la retraite Elias Hanna, "il serait primordial de prendre cette zone, tant sur le plan stratégique que tactique". Des victoires de l'armée syrienne ont été rapportées dans les banlieues d'Alep et de Damas. Le succès de l'opération à Kalamoun, toutefois difficile en raison de l'approche de l'hiver, permettrait de repousser les rebelles loin de ces deux principales villes syriennes. Enfin Abdoul Qadir Saleh, qui commandait la plus grande brigade islamique de rebelles au nord de la Syrie - Tawhid comptait près de 4 000 rebelles - a été éliminé jeudi lors d'une frappe aérienne.

Pour la presse américaine, une activité aussi intense des troupes gouvernementales sur plusieurs fronts n'est pas un hasard. Selon les analystes du Washington Post et du Wall Street Journal, le régime syrien compte sur ces succès militaires pour renforcer sa position aux négociations à Genève-2.

L'opposition vise le même objectif. Les observateurs remarquent que les efforts diplomatiques déployés pour que les opposants participent au forum de Genève apporteront de moins en moins de résultats avec ces défaites des rebelles. Les opposants à Assad ne voudront pas participer à cette réunion cruciale sans pouvoir s'appuyer sur d'importants succès militaires.

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