Beaucoup le comprennent, peu osent en parler de peur de s’attirer les foudres d’une bienpensance plus attachée à l’idée qu’à la réalité. Or, l’idée n’a de sens que dans son rapport à la réalité. Combien de temps faudra-t-il encore débiter cette lapalissade ?
Il y a deux façons de considérer l’enjeu de l’insécurité, l’un des plus redoutables du monde moderne : sous un angle fragmenté, partiel, superficiel en ne relevant que des faits barbotant à la surface ; sous un angle substantiel, analytique, remontant à la racine des faits relevés.
Si j’adoptais essentiellement le point de vue superficiel, je devrais me contenter de dire que oui, quel malheur, les touristes chinois commencent à bouder les grands magasins parisiens tels que les galeries Lafayette parce qu’il n’est plus vraiment commode de se balader dans le centre-ville carte bancaire en poche ou beaucoup de liquide dans son sac à main. Je devrais constater que la prétendue paranoïa chinoise est aussi un peu française, puisqu’un Français sur deux ne se sent pas en sécurité dans les transports en commun, notamment dans les rames du RER. Faut-il en rajouter en parlant du mystérieux tireur isolé des Champs-Elysées qui s’est tragiquement défoulé sur un assistant photographe de Libération après avoir tiré des coups de feu devant Société générale ? Qu’il s’agisse du même tireur ou pas, il est certain que la police a affaire à un dérangé mental. Mais en dehors de ces faits épars, manifestement bénins si on relativise en ventilant par catégories, que constate-t-on ? Les organicistes diraient qu’un virus bien malin s’est infiltré dans la société. Tantôt on donne l’alarme comme l’a fait Manuel Valls en s’apercevant qu’entre août 2012 et juillet 2013 les
« atteintes à l’intégrité physique » ont augmenté de presque 3 %, les violences sexuelles de 10 %, quant aux cambriolages, le chiffre tourne autour des 9 % d’augmentation. Tantôt, n’ayant plus la force de repenser une politique pénale inadaptée à la réalité des frontières ouvertes et du je-m’en-foutisme parfaitement réfléchi d’une population assez pauvre et hostile aux valeurs de la France, on essaye d’enfouir la tête dans le sable en se référant à des difficultés d’intégration solubles grâce au renforcement des dispositifs policiers et des discours pédagogiques prononcés par l’équipe Ayrault.
Or, sachant que depuis juillet 2012 le séjour irrégulier d’un étranger ne suffit pas à le placer en garde à vue, en tout cas, pas pour une durée supérieure à 16 heures, sachant que la majeure partie des clandestins ne sont pas des Européens de même que n’est pas d’origine européenne la majeure partie des fameuses zones de non-droit, comment ne pas en déduire que l’efficacité des forces de l’ordre est plus nominale que réelle ? Comment en effet maîtriser le taux de criminalité dans un pays dans lequel on rentre presque aussi facilement qu’on en sort ? Comment expliquer à M. Peillon que non, l’école républicaine ne peut pas ou ne peut plus changer la société parce que, primo, nous ne sommes plus à l’époque de Jules Ferry, secundo, parce que c’est précisément l’idéologie cosmopolite, laïcarde, adepte du déracinement en vogue dans les écoles républicaines qui a conduit la France à son affaiblissement ?
Ce que déplorent aujourd’hui les médias dominants – fusillades, émeutes locales, vandalisation des lieux de culte chrétiens etc. – ne sont en fait que de simples débordements, les symptômes mineurs d’un virus létal qui ménage bien ses forces avant de frapper. Pour le moment, les zones ghettoïsées ne se soulèvent pas et n’ont pas vraiment intérêt à le faire. A quoi bon si on peut envahir en achetant ?
Début 2012, soit quelques mois avant la fin du mandat de Sarkozy, plusieurs émissions évoquant la mainmise du Qatar sur les banlieues et même ( !) les zones rurales françaises sont diffusées. On parlait alors d’une somme assez copieuse avoisinant une cinquantaine de millions d’euros. Vous souvenez-vous, à ce propos-là, de la réaction quasi-rêveuse de Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense : « C’est presque autant que ce qu’ils mettent dans le PSG, c’est formidable, non ? ». Peut-être M. Longuet, sauf que le PSG appartient depuis voilà près de deux ans au Qatar. Pareil pour le Printemps, un des symboles du luxe français, qui a été racheté par les Qataris le 31 juillet 2013 alors donc que la procédure de cession ne devait prendre fin qu’aux alentours du 10 août 2013. Si donc le Qatar investit, c’est qu’il entend racheter. Logique, n’est-ce pas ? Tout a un prix. La charité aussi. Inquiet, le Vice-président de la région Ile- de-France avait alors incité les parlementaires à lancer une enquête sur les investissements qataris en France. Au bout d’un peu plus d’un an, nous n’avons aucune nouvelle de cette enquête. Faut-il s’en étonner ? Les autorités sont en prêtes à tout, même à vendre les zones sensibles à un Etat wahhabite rompu à la propagande religieuse, pourvu que la paix dure plus longtemps, pourvu qu’il y ait un semblant de sécurité en France. Les pots cassés, c’est la génération d’après qui les paiera. Bénéficiant des largesses qataries, biberonnés aux allocs, le bouton rouge « SOS racisme » à portée de leur main, les habitants des banlieues n’ont aucun intérêt à se soulever d’une manière radicale, les séances de défoulement suffisent amplement. Qu’adviendra-t-il par contre si demain, pour x raison, le Qatar donnera ordre à ceux qu’il soutient à des fins idéologiques de faire sortir les émeutes des quartiers chauds en terrorisant ceux qui rejettent la poussée de l’islamisme, un fléau déjà avéré dans les banlieues ? Qu’adviendra-t-il si les terroristes formés à ses frais décident de « se lâcher » ?
En découle une double réalité : primo, le gouvernent accepte d’être racheté par une puissance étrangère profondément hostile à l’Europe, secundo, il renonce à s’immuniser de l’intérieur en allégeant de plus en plus son code pénal tout en ouvrant les vannes d’une immigration en quête d’un eldorado facile à exploiter.
Mais le problème est encore plus profond que cela. Il se fait que l’ambassade américaine est elle aussi très active dans les banlieues françaises. Personne ne demande de commission d’enquête, car, bien entendu, qui dit pétromonarchies, dit création US. Depuis l’ère de Gaulle, la France ne s’est jamais opposée à l’exercice de l’hégémonie américaine sur son territoire. Or, Washington a toujours rêvé d’une Europe faible. Si le Qatar use de ses moyens financiers pour étendre le wahhabisme au-delà du monde musulman en véhiculant ses idées parmi des populations dépaysées et désœuvrées, les USA instrumentalisent les ambitions du Qatar feignant soutenir les pays occidentaux dans leur lutte contre l’islamisme. En réalité, les deux manipulateurs se valent bien guidés comme ils le sont par un lobby supranational désirant anéantir les nations.
On voit bien que la question de la sécurité est aujourd’hui civilisationnelle. Tant que l’on continuera à traiter les symptômes, le mal ne fera que s’approfondir. T
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