L’Orgère – le château des Russes

L’Orgère – le château des Russes
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L’exposition de photographie documentaire « L’Orgère – le château des Russes. Les exilés de Russie à Rives » présentée à la Maison des Russes en émigration Soljenitsyne à Moscou a eu un grand succès.

Maintenant elle se termine pour s’ouvrir le 26 novembre à Paris.

L’exposition est la première tentative de présenter par le biais des documents photographiés aux milieux publics et aux experts la page peu connue de l’histoire des Russes en émigration. Les archives familiales d’Andrei Moussine-Pouchkine et d’autres personnalités ayant vécu à Rives sont à la base de l’exposition. Les photos exclusives sont exposées pour la première fois.

Le vice-directeur de la Maison des Russes en émigration parle plus en détail de l’exposition.

 

L’idée de l’exposition « L’Orgère – le château des Russes. Les exilés de Russie à Rives » a été conçue en 2012. Andrei Andreeevitch Moussine-Pouchkine, originaire de Rives et du château habitant à Paris en est l’initiateur.

Le directeur a saisi cette idée sans hésiter. J’ai décidé de s’occuper personnellement de l’exposition, j’en a été superviseur et j’en ai élaboré la conception avec Andrei Moussine-Pouchkine, raconte Igor Domnine.

Quelque 400 objets sont présentés. Tous, ils reproduisent la vie authentiquement russe au château. Notre exposition décrit leur vie et permet de comprendre pourquoi cela est tellement important pour nous.

L’exposition permet de faire revivre le souvenir des centaines d’exilés russes à Rives. Tout comme plus de deux millions d’expatriés, ils ont été contraints d’abandonner la Patrie. Or, ils ont conservé la Russie dans leurs cœurs, suivi ses traditions séculaires en croyant en l’avenir et lui sont restés éternellement fidèles. Ils ont été toujours reconnaissants à la France et aux Français, notamment aux autorités et aux habitants de Rives, aux propriétaires des fabriques à papier de la possibilité de vivre et de travailler dans un pays étranger, de la compréhension et de la bienveillance.

L’exposition reflète l’histoire, le mode de vie, les sphères d’activités, les intérêts, les espérances, le monde spirituel, l’œuvre des Russes ayant vécu à Rives, dans sa banlieue et partiellement dans d’autres endroits de la région. Les photosujets de séjour des exilés dans les camps dans les Balkans, les vues de Rives et du château L’Orgère de nos jours et dans le premier tiers du 20ème siècle sont exposés. Un chapitre à part est consacré à la vie ecclésiastique, partie inaliénable de la vie russe en général et à l’étranger, en particulier. L’église de l’Archange Saint Michel se trouve au rez-de-chaussée du château. Tous les Russes de Rives et de la banlieue en ont été les paroissiens, notamment le célèbre compositeur Igor Stravinsky et sa famille qui ont vécu pendant plusieurs années au bord du lac Paladru. Le château et son parc étaient un oasis russe. Les réunions, les soirées amicales se déroulaient au château. Les enfants étaient éduqués à la russe, ils étaient membres des détachements de scouts russes, ensuite des « Preux », poursuit Igor Domnine.

L’Orgère réunissait autour de lui non seulement les habitants locaux. C’était le premier centre de la Fédération des Unions des chrétiens russes qui déployait ses activités sous le mot d’ordre : « Foi. Patrie. Famille ».

Les conférences, les rencontres, les congrès se déroulaient au château. Leurs participants sont reproduits sur les photos des années 1930.

La vie des familles concrètes est présentée sur l’exemple des familles apparentées : des comtes nobles russes Moussine-Pouchkine et des Gonorski. Le fils du colonel Boris Gonorski : Andrei Gonorski a péri héroïquement pour la France en juin 1940.

« Nous sommes enfants de la Grande Russie, enfants des grands malheurs », écrivait dans ses vers Sofia Moldavanova ayant vécu à Rives. Ces propos figurent dans le nom du chapitre dans lequel sont présentées près d’une centaine de portraits des Russes dont la vie était liée à Rives. La Russie se souviendra avec reconnaissance au peuple français, aux habitants de Rives des noms dignes de ses exilés s’étant abrités dans le château d’Orgères.

Les Russes en émigration sont apparus pour la première fois au château en 1924, ensuite ils devenaient de plus en plus nombreux. Les enfants abandonnaient peu à peu leurs maisons, les vieillards décédaient – les derniers Russes sont partis au début des années 1970 du château qui est inhabité depuis ce moment-là. Il convient de rendre hommage aux autorités locales d’avoir conservé le château. Maintenant la Russie est invitée à l’acheter pour en faire un monument. C’est parfaitement logique, des milliers de Russes ayant habité dans cette région française.

Ce sujet et l’exposition ont bouleversé plusieurs Russes en France.

Notre exposition s’ouvrira le 26 novembre à 19.00 au Centre russe de la science et de la culture à Paris. Nous invitons tous ceux qui s’y intéressent à la visiter.

L’exposition sera présentée pendant trois jours dans la capitale française pour se rendre ensuite à Rives où elle sera ouverte à la mairie, à proximité immédiate du château d’Orgères, dit pour conclure Igor Domnine.

C’était une émission consacrée à l’exposition « L’Orgère – le château des Russes. Les exilés de Russie à Rives ».

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