Et ce, dans un climat d’importante défaite en justice de l’exécutif européen après une longue confrontation avec Budapest sur l’affaire MOL, groupe pétrogazier hongrois.
Dans son rapport publié le 13 novembre dernier la Commission européenne a officiellement placé l’Allemagne « sous surveillance permanente ». Jusqu’ici cette procédure n’a été appliquée qu’aux Etats à problèmes et supposait un suivi de près de leur politique budgétaire afin de vérifier le respect des exigences anticrise présentées par l’UE et le FMI. Mais à l’égard de l’Allemagne les griefs de la Commission européenne sont beaucoup plus sérieux. Cet Etat se voit reprocher son excédent commercial. Selon la Commission, cet excédent est expliqué par des exportations forcées et ce, alors que les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne, à savoir les pays d’Europe centrale et de l’Est, éprouvent des difficultés économiques ce qui peut conduire à déséquilibrer davantage l’économie de la zone euro.
Alors que la Commission européenne hausse le ton avec l’Allemagne quant à la politique de Berlin à l’est, les pays de cette partie de l’Europe s’affirment dans leur confrontation avec Bruxelles. L’infatigable premier-ministre hongrois Viktor Orban a ainsi réussi à remporter une victoire judiciaire contre l’exécutif européen. Le juge de Luxembourg (CJUE) a annulé la décision de la Commission européenne selon laquelle le groupe pétrogazier hongrois MOL devait payer plus de 100 millions d’euros pour avoir bénéficié de préférences et violé les principes du libre échange en vigueur dans l’Union européenne.
Il ne fait pas de doutes que la décision de la CJUE aura des effets à long terme, ce qui peut affaiblir davantage la confiance en Union européenne qu’il s’agisse des mesures anticrise visant à permettre aux Etat d’éviter le défaut, de la répartition des aides ou d’autres choses, a expliqué à La Voix de la Russie Viatcheslav Sentchagov de l’Institut de l’économie de l’Académie des sciences de Russie.
« Ce qui est l’essentiel c’est que la confiance dans les décision prises dans la zone euro est compromise. D’une part, les dirigeants de l’Union européenne prennent quand-même des mesures visant à surmonter la crise et si ces mesures échouent, la confiance diminuera. D’autre part, ce cours des choses montre de ce qu’il faut prendre des décisions plus efficaces et significatives. »
Un autre « champs de bataille » de la Commission européenne se trouve en Roumanie. Le gouvernement roumain a accepté de rembourser un milliard d’euros à l’Union européenne d’ici 2015. Les auditeurs de Bruxelles ont établi que l’allocation de ces fonds et leur utilisation ont fait largement l’objet d’irrégularités, dont des appels d’offres fictifs. Ce montant pourrait d’ailleurs augmenter dans l’avenir.
La Commission européenne agit donc dans un environnement hostile, au sens propre de ce terme. Il est seulement dommage que ce genre de batailles n’aient pas pour effet de souder l’Union européenne, ni d’accroître son efficacité. T