Europe : la paix est loin de régner aux frontières des Etats

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La Belgique et les Pays-Bas se sont mis d’accord sur le principe de démarcation de leur frontière le long de la Meuse.

Pendant 170 ans la frontière est restée inchangée sur papier alors qu’elle a de fait été modifiée au milieu des années 1980. Avec l’approbation des deux parlements, ce changement devient enfin officiel. C’est le fleuve dont le cours a changé qui a imposé cette actualisation. Les Belges devront abandonner environ 14 hectares, ce qui ne les dérange pourtant pas. Comme a dit le maire de la commune belge de Visé, « à notre époque si on veut se promener de l'autre côté de la frontière il n'y a aucun obstacle ».

Tous les pays du monde ne sont pas aussi placides lorsqu’il s’agit d’un changement de frontières, a fait remarquer le professeur Alexandre Tevdoï-Bourmouli de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou.

« Les conflits territoriaux font partie naturelle des relations internationales. Primo, il y a des problèmes assez complexes qui s’expliquent par des raisons historiques. Secundo, il y a le problème des ressources. Les Etats vont toujours s’affronter pour les ressources. Si leur culture politique ou les conditions autour du conflit rendent le compromis impossible, il pourrait y avoir des situations assez dangereuses. »

A l’heure actuelle presqu’un Etat sur deux connaît des litiges ou problèmes territoriaux avec ses voisins. Et quant à l’Europe, il ne faut pas se faire d’illusions. L’Espagne est en litige avec la Grande-Bretagne à cause de Gibraltar, la Turquie et la Grèce n’arrivent toujours pas à partager Chypre et autres îles de la mer d’Egée. Le Maroc considère comme faisant partie de son territoire les enclaves espagnoles en Afrique. Dans les Balkans presque tous les Etats ont des différends territoriaux avec leurs voisins.

En ce qui concerne la Russie la majeure partie des litiges avec ses voisins puisent leurs origines dans le fait qu’avant la chute de l’URSS au début des années 1990 les frontières n’étaient qu’administratives. Le problème a surgi avec l’accès à l’indépendance des ex-républiques soviétiques, dit le professeur Alexandre Mikhaïlenko de l’Académie de l’économie nationale et du service public auprès du président de Russie.

« En principe, nous n’avons pas de gros problèmes avec nos voisins. Excepté, bien évidement, le problème des îles Kouriles. Cela dépend pour beaucoup des relations existant entre les pays. Si ceux-ci ont atteint un taux d’intégration élevé, les problèmes des frontières perdent leur actualité. »

Le conflit territorial le plus grave survenu après la chute de l’URSS, est celui du Haut-Karabakh, un territoire situé au sud-ouest de l’Azerbaïdjan dont la majorité de population sont les Arméniens. Entre 1991 et 1994 l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont même mené des opérations militaires. Le problème du Haut-Karabakh persiste malgré les efforts de médiation de la Russie, des Etats-Unis et de l’ONU. Par ailleurs, la Géorgie n’accepte toujours pas la séparation de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. L’Europe a donc encore du chemin à faire avant que la paix soit définitivement établie entre les Etats du continent. T


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