« Ce nouveau brise-glace est nécessaire dans l’Arctique. Les navires à propulsion nucléaire actuellement en fonction ont été construits il y a longtemps et il est temps de les renouveler. Le nouveau brise-glace est puissant, il va permettre de dégager des routes maritimes jusqu’à trois mètres d’épaisseur de glace, quand les brise-glaces en fonction ne peuvent pas rompre plus de 2,2m de glace. C’est le navire le plus large du monde : 33m de large contre 30m pour les navires actuels. Cela signifie qu’il sera en mesure de remorquer dans la glace des navires de grande taille, et donc de lourds tonnages. Il sera équipé d’une nouvelle installation atomique à la sécurité renforcée, qui produira beaucoup moins de déchets. La recharge du réacteur ne sera pas nécessaire au terme de 4 ou 6 ans d’exploitation, comme c’est le cas avec les navires à propulsion nucléaire russes actuellement en activité, mais au terme de 8 à 10 ans. Sur le nouveau navire à propulsion nucléaire, beaucoup de fonctions ont été automatisées et donc son personnel sera restreint. Ainsi, ce nouveau navire sera plus efficace. »
Au cours des 10 prochaines années, la Russie construira au moins huit nouveaux brise-glaces. Ils sont nécessaires avant tout en Russie. Cependant, il a déjà été reconnu par la Chine, la Corée du Sud et les pays d’Europe du Nord que la route maritime du Nord permet de faire d’importantes économies de temps et d’argent par rapport aux routes maritimes traditionnelles passant par les mers du Sud – jusqu’à 500 mille dollars en un seul voyage. De telles traversées ont déjà été effectuées.
Pour la Russie, il est important que les navires de gaz en provenance de la péninsule de Yamal puissent circuler toute l’année. On est en train d’y construire le nouveau port de Sabetta, qui d’ici 2020 pourra traiter jusqu’à 17 millions de tonnes de fret par an. Ce projet est basé sur une coopération entre la Russie, la France et la Chine. Les nouveaux brise-glaces permettront de transporter des marchandises tout au long de l’année sur la Route maritime du Nord, et de mettre en place de nouveaux centres de secours le long de cette route maritime.
Aucun pays n’a une activité économique et de recherche équivalente à celle de la Russie dans l’Arctique. La conception d’un nouveau brise-glace plus puissant est l’une des garanties de la réussite de cette activité.