Bitcoin est un néologisme anglais, attribué à un certain Satoshi Nakamoto, qui signifie littéralement monnaie pour « coin », et numérique pour « bit », le suffixe « bit » étant une unité de mesure employée dans le langage informatique. C'est donc une monnaie purement virtuelle, vous ne trouverez pas de pièces ou de coupures de bitcoins. Cette devise doit son existence à l'informatique et sa fortune à Internet. Pour l'utiliser, il suffit d'ouvrir un compte sur un site. Pas la peine de passer par une banque ou un quelconque intermédiaire en chair et en os. Son succès dépend donc fortement de sa réputation sur le web. Le bitcoin est utilisé par la communauté des informaticiens, les cyber-anarchistes, et par ceux qui croient en l’avenir de cette monnaie. Le PDG de la compagnie canadienne Alix Resources, Michael England, a qualifié d’innovante et d’originale cette forme de paiement des travaux accomplis par les sous-traitants. Or les compagnies prennent un gros risque avec cette monnaie numérique, dit Viktor Dostov, président du Conseil des directeurs de l’Association Monnaie électronique :
« A mon avis c’est une aventure excentrique. Les compagnies peuvent payer avec n’importe quoi : le bitcoin, le dollar, chiots de barzoï. Mais deux dangers surgissent aussitôt. Le premier – on ne comprend pas comment une société va le passer dans ses écritures comptables sans risquer des accusations de fraude fiscale. Le deuxième – le bitcoin est une monnaie spéculative, son cours de change par rapport au dollar US étant sujet à de fortes fluctuations. Et on ne comprend pas absolument comment la compagnie va assumer ces risques de change. »
Cela n’effraie pourtant pas ceux qui pratiquent depuis longtemps les payements en bitcoins. La monnaie virtuelle sert à payer des services, à faire des achats sur Internet et même à acquérir des firmes.
« Le grand problème des monnaies numériques consiste, au regard des régulateurs nationaux, dans l’absence de tout contrôle de leur circulation. Cela fait des monnaies virtuelles un instrument très commode de financement des activités criminelles », explique Sergueï Khestanov, gérant en chef d’un groupe de sociétés Alor.
Un exemple récent : on vient de fermer un magasin en ligne important (site Silkroad, onion), qui proposait des marchandises officiellement interdites aux Etats-Unis. Ce portail est devenu la plus grande plate-forme de commerce de la drogue via Internet. T