Le procureur a évoqué « des soupçons très précis » pesant sur cet homme, Bayes Ag Bakabo.
« On sait que c'est un membre d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), qu'il fait aussi du trafic de stupéfiants; il a été vu circulant au volant du pick-up qui a servi à enlever les deux journalistes et il a été vu en train d'acheter 140 litres d'essence la veille ou l'avant-veille de l'enlèvement », a-t-il énuméré lors d'un point presse sur l'enquête au parquet de Paris.
Bayes Ag Bakabo « fait l'objet d'intenses recherches », a ajouté M. Molins. Sa présence parmi les quatre ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ayant pris part à l'enlèvement à Kidal est « l'hypothèse privilégiée », a-t-il ajouté, confirmant qu'Abdelkrim Targui, qui dirige une katiba (unité combattante) d'Aqmi pourrait être le commanditaire du rapt et des assassinats survenus le 2 novembre.
Le procureur a dessiné « deux hypothèses (qui) apparaissent plausibles » pour expliquer l'exécution des deux journalistes de RFI.
Une fois que le véhicule dans lequel ils se trouvaient est tombé en panne, à une douzaine de kilomètres de Kidal, « soit les deux otages ont essayé de profiter de ce moment pour essayer de fuir », « soit les ravisseurs n'ont pas voulu gêner ou ralentir leur fuite et ont préféré exécuter leurs victimes plutôt que de les laisser derrière eux », a expliqué M. Molins.
Le procureur a précisé que Ghislaine Dupont a été touchée de trois balles, dont la première s'est avérée mortelle au niveau de la poitrine. Claude Verlon a, lui été criblé de sept balles. Aucune de ces balles n'a été tirée à bout touchant.
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête le 2 novembre pour « enlèvements suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste ».