Blog d'Alexandre Latsa: Le MGIMO a toujours été très accueillant pour les étudiants provenant de France

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Dans son interview à RIA Novosti, Ian Vaslavski, le jeune directeur de l’Ecole d’administration et de relations internationales (School of Government and International Affairs) de Moscou nous fait part du premier programme de licence russe exclusivement en anglais.

Ian Vaslavski est le jeune directeur de l’Ecole d’administration et de relations internationales (School of Government and International Affairs) de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou.

© Photo Photo fournie par Ian VaslavskiIan Vaslavski
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Ian Vaslavski

Il s’agit du premier programme de licence russe exclusivement en anglais. Ian a accepté de donner une interview à RIA-Novosti.

Ian Vaslavski, merci beaucoup d’avoir pris du temps pour répondre à nos questions. Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter en quelques mots?

Je suis directeur de l’Ecole d’administration et de relations internationales (SGIA) de l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO), où je suis également professeur associé rattaché à la chaire de théorie politique.

Par ailleurs, je suis membre du conseil d’administration de l’Association russe des sciences politiques, ainsi que membre du comité directeur de recherche n°37 de l’Association internationale de science politique (AISP), qui travaille à repenser le développement politique.

Vous dirigez actuellement un nouveau programme de licence (bachelor) en anglais à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO). Pourriez-vous brièvement présenter le MGIMO à nos lecteurs?

L’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO) est l’établissement d’enseignement supérieur le plus prestigieux de Russie et le mieux indiqué pour les jeunes gens qui souhaitent mener une carrière internationale. Pour les étudiants internationaux, le MGIMO est outre cela un endroit extraordinairement accueillant, moderne et stimulant où ils peuvent étudier dans les meilleures conditions dans la plus grande ville de Russie et d’Europe.

Les 6500 étudiants du MGIMO sont sélectionnés parmi les étudiants les plus brillants de la Fédération de Russie et de ses universités partenaires à travers le monde. Notre université offre un large choix de cours aux niveaux licence et master, allant des relations internationales au management en passant par les sciences politiques et économiques, le droit international, le journalisme ou encore les questions énergétiques.

Il existe déjà plusieurs programmes de master en anglais au MGIMO, et nous souhaitons avec ce nouveau programme de licence en anglais attirer davantage d’étudiants internationaux sur notre campus.

Dites-nous en plus sur ce nouveau programme de licence, s’il vous plaît.

En premier lieu, il s’agit en Russie du premier programme de licence en relations internationales dont les cours sont intégralement dispensés en anglais. Il est spécialisé dans les affaires publiques, l’administration et les relations internationales. Il me semble qu’il s’agit là de quelque chose d’unique sur le marché éducatif russe et international, non seulement parce qu’il constitue un programme pionnier mais aussi parce qu’il est multidisciplinaire, concret et réellement global.

© Photo Ian Vaslavskil’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO)
l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO) - Sputnik Afrique
l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO)

A part les relations internationales, les sciences politiques et le management, nos étudiants profiteront de cours en droit, économie et finance. Par ailleurs, et afin d’apporter une formation initiale complète aux élèves, nous avons inclus des cours d’histoire, de sociologie et même de psychologie.

Nous avons conçu ce programme afin d’apporter aux étudiants les savoirs et compétences requis pour travailler ou faire de la recherche en sciences politiques, affaires publiques et gouvernementales, politiques publiques, droit, etc. Il s’adresse directement aux jeunes gens qui souhaitent s’investir dans la vie politique, la diplomatie ou les organisations internationales. Il aide ces futurs citoyens du village global à mieux comprendre leur rôle dans l’environnement international et multiculturel de demain.

A part peut-être le MGIMO, ce n’est que récemment que la Russie est devenue une destination de choix pour les étudiants occidentaux. Comment l’expliqueriez-vous?

Depuis les années 1990, notre pays s’est adapté à la concurrence internationale dans de nombreux domaines, y compris celui de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Les universités russes ont compris qu’il leur fallait s’intégrer dans le système éducatif international et proposer des programmes aux mêmes standards que ceux des meilleurs établissements mondiaux. A n’en pas douter, le nombre de programmes dispensés en anglais à des étudiants internationaux dans des universités russes est appelé à grandir dans le futur. C’est à vrai dire une question vitale, lorsque l’on pense par exemple au souhait de Moscou de se positionner comme une grande place financière internationale.

Le fait que le MGIMO propose ce programme de licence en anglais signifie-t-il que vous vous focalisez sur les étudiants internationaux davantage que sur les Russes ? Si tel est le cas, quelle est votre cible privilégiée à l’étranger?

En effet, ce programme de licence est actuellement réservé aux étudiants internationaux, pour des raisons juridiques et de procédure, mais c’est une question que nous souhaitons résoudre dans les plus brefs délais. Nous planifions d’accueillir des étudiants russes dès la rentrée de septembre 2014. Mais la majorité des étudiants de ce programme restera de nationalité étrangère, et c’est là bien naturel à la lumière des ambitions du MGIMO. Notre université doit maintenir et développer l’ambiance internationale qui la caractérise, et renforcer son statut d’établissement d’enseignement de référence pour les étrangers en Russie.

Au final, nous souhaitons créer une école réellement globale accueillant des étudiants de tous les pays du monde.

Par ailleurs, le corps professoral exceptionnel du MGIMO permet de travailler efficacement avec des étudiants étrangers. Nos professeurs parlent couramment de nombreuses langues, voyagent beaucoup et donnent des conférences et des cours dans les meilleures universités mondiales. Notre université figure d’ailleurs dans le Livre des records en raison des 53 langues qu’elle enseigne de manière permanente.

Il y a eu récemment de nombreuses discussions concernant le « soft power » et la nécessité cruciale pour la Russie d’améliorer son image dans le monde. Seriez-vous d’accord pour dire que ce programme fait partie de la stratégie développée par la Russie pour renforcer ses positions sur le marché éducatif international?

Bien entendu, les ambitions du MGIMO rejoignent les aspirations de la Russie à devenir davantage intégrée dans les processus globaux et à redevenir une grande puissance politique, économique, financière, culturelle et éducative. Ce programme de licence est le premier du genre, mais notre université entend créer d’autres licences en anglais dans un futur proche.

Pourquoi avez-vous choisi de focaliser cette licence sur les relations internationales, l’administration et les affaires publiques?

En créant ce programme de licence en anglais, nous avons souhaité rester fidèles à l’identité historique du MGIMO, qui est avant tout un Institut de relations internationales. En outre, l’université forme déjà de brillants spécialistes dans des domaines aussi divers que la diplomatie, le droit, le management, l’économie, le journalisme, etc. Comme je l’ai déjà dit, nous proposons déjà des programmes de master en anglais, et nous élargirons bientôt le spectre de nos programmes de licence afin qu’ils se correspondent mutuellement. Nous prévoyons de développer des licences en économie, droit, sociologie, relations publiques, questions énergétiques, etc.

Selon vous, pourquoi un étudiant étranger (par exemple un étudiant français venant d’obtenir son baccalauréat à la fin du lycée) devrait-il absolument choisir ce nouveau programme ?

En premier lieu, parce que le MGIMO est considérée à juste titre comme la meilleure et la plus prestigieuse université de Russie. Ensuite, parce que ce programme de licence en relations internationales dispensé en anglais est unique et ne dispose pas d’équivalent dans l’espace post-soviétique. De surcroît, notre campus est l’un des plus accueillants de Russie, et tout le nécessaire est accessible à proximité : bibliothèque, complexe sportif, polyclinique, magasins, résidence universitaire, etc. La vie sociale et étudiante est très intense et diversifiée, et les étudiants pourront rejoindre de nombreuses associations et club d’affinités. Enfin, parce que nous comptons proposer en sus des cours des excursions et voyages à travers la Russie. Notre Ecole d’administration et de relations internationales (SGIA) de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO) dispose de partenaires dans de nombreux domaines d’activités extrascolaires.

Avez-vous quelque chose à rajouter à l’attention de nos lecteurs francophones ?

Le MGIMO a toujours été très accueillant pour les étudiants provenant de France et du monde francophone. Des dizaines d’étudiants français étudient chaque année dans notre université (ils ont leur propre association, l’Amicale française du MGIMO), et plus de 1100 élèves sur 6500 apprennent le français en première ou deuxième langue étrangère. Notre programme constitue une réelle opportunité pour les élèves francophones d’étudier les relations internationales dans une université reconnue au niveau mondial, le tout en anglais. Ils étudieront le russe de manière intensive en première langue étrangère, et l’espagnol sera proposé au titre de deuxième langue étrangère (ainsi que d’autres langues pour ceux qui le maîtrisent déjà). La réputation des étudiants du MGIMO en matière de langues étrangères n’est plus à faire, notre enseignement en la matière étant d’un excellent niveau.

Nous avons déjà reçu de très nombreuses candidatures de France.

Merci beaucoup.

Interview traduite en français par Silvère Milion, étudiant en master et président de l’Amicale française du MGIMO.

 

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

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