Au début, l’idée de produire du gaz par cette méthode alternative sur le continent a enthousiasmé nombre d'hommes politiques du Vieux Monde. Cela promettait de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Le problème est que les technologies de production des hydrocarbures de schiste sont trop dangereuses. Le gaz naturel est extrait par une méthode de fracking (fracturation) des couches. Le processus consiste en un pompage dans un puits foré d’un liquide toxique qui détruit le schiste et dégage du gaz. Une partie de ce liquide reste sous terre, menaçant de pollution les eaux souterraines. Une autre parte est pompée à la surface, en contaminant le sol. Le problème s’aggrave du fait que le délai d’exploitation des puits est court, explique Sergueï Pravossoudov, directeur de l’Institut du secteur énergique national :
« La capacité de production chute de 80-90 % sur deux ans, et on abandonne rapidement ces puits. Pour cette raison il faut en forer une multitude. En conséquence, le territoire où le gaz de schiste est produit se transforme très vite en un paysage qui rappelle celui sur la Lune. »
Il y a également le risque d'émissions du méthane dans l’atmosphère, et des craintes existent concernant de possibles effets sismiques dans les zones d’extraction, dit Svetlana Melnikova, collaboratrice en chef à l’Institut des études énergétiques auprès de l’Académie russe des sciences. Les problèmes sont évidents, soulignent les experts, mais on aura encore à étudier à quel point ils sont graves :
« Il suffit de rappeler qu’en Amérique, l’Agence pour la protection de l’environnement n’a toujours pas publié de rapport évaluant le préjudice pour l'environnement de la méthode de fracturation, bien que les travaux soient menés depuis déjà sept ans. »
De l’avis des experts, les risques pour l’écologie ne peuvent être réduits que moyennant un durcissement de contrôle des activités des compagnies. Dans l'espoir que les Etats contrôlent attentivement les pratiques des compagnies d’extraction. N