Cependant, d'après les données de l'organisation scientifique « Tax Justice Network », Londres obtient de piètres résultats. Deux territoires britanniques d'outre-mer – Jersey et les îles Caïmans – font partie de la première dizaine des juridictions les moins transparentes du monde. Maintenant, c’est la Russie qui devra résoudre le problème des territoires off-shore, car l'année prochaine, elle présidera le G8. Et, selon les experts, elle agira tout à fait autrement.
La Suisse reste le choix optimum pour ceux qui veulent se soustraire au paiement des impôts et cacher de l'argent, sans dévoiler l’origine, dit l'exposé annuel préparé par l'organisation indépendante « Tax Justice Network ». À la deuxième place dans cette cote, figurent les îles Caïmans, à la septième – Jersey. Ces deux territoires off-shore sont les territoires britanniques d'outre-mer – bien qu’ils ne fassent pas partie du Royaume-Uni, ils se trouvent sous sa souveraineté. Or, le renforcement de la transparence fiscale et de la lutte contre le blanchiment d'argent sont annoncés parmi les objectifs principaux de la présidence actuelle de la Grande-Bretagne du G8. Cependant, Londres n'a pas obtenu de grands succès sur cet axe, car ce n’était pas dans ses intérêts, affirme Igor Kovalev, le vice-doyen de la faculté de l'économie et de la politique mondiale de l’Ecole Supérieure de l’Economie.
« Comme on le sait, la Grande-Bretagne reçoit une grande partie de ses revenus justement des opérations financières. Et on sait bien aussi que c’est la Grande-Bretagne qui a bloqué toutes les tentatives de l'Union Européenne d'introduire les nouveaux impôts sur les transactions financières. Cela ne s'inscrit pas dans la stratégie du cabinet britannique, qui, comme je l'ai déjà dit, reçoit d'assez grandes recettes justement grâce aux opérations financières. De sorte que les territoires off-shore sont pour la Grande-Bretagne assez rentables. »
Cette opinion est partagée par le directeur du département analytique du Groupe d'investissements Nord-Capital Vladimir Rojankovski. D'après lui, les organismes fiscaux britanniques fermaient les yeux ces dernières années, afin de ne pas déstabiliser la situation économique instable du pays, sur le fait que les compagnies émigraient vers les territoires off-shore sur les territoires d'outre-mer pour ne pas payer d’impôts. En même temps, Chypre est considérée comme territoire off-shore "étranger". C'est pourquoi, on a pris contre cet Etat des mesures sévères. L'année prochaine, la Russie assumera la présidence du G8. Et l'approche à l’égard des territoires off-shore pourrait changer, explique Vladimir Rojankovski.
« La question peut être formulée par les représentants russes très simplement : pourquoi les mêmes choses qui se passent dans d'autres juridictions n'étaient-elles pas pardonnées à Chypre ? Nous réviserons toute cette guerre contre les territoires off-shore menée ces dernières années, et nous comprendrons enfin en quoi Jersey et les Caïmans se distinguent de Chypre. Nous tenterons d'adoucir la situation avec Chypre. Parce que beaucoup de compagnies russes y ont perdu de l'argent. Je pense que la Russie voudra déclarer qu'il faut lutter contre les territoires off-shore, mais il faut le faire honnêtement. »
La Russie occupe la 25e place dans la cote de « Tax Justice Network », après les pays comme les États-Unis, le Japon, Singapour, l'Allemagne et le Canada. Et en outre, il n'est pas exclu que l'année prochaine, ses paramètres soient encore meilleurs. Les experts marquent que dans la lutte contre les opérations financières illégales, Moscou a obtenu des succès considérables. La décision récente du Groupe International pour l’élaboration des moyens financiers de lutte contre le blanchiment d’argent en est une confirmation. Cette organisation a décidé que la Russie pouvait passer au régime adouci de monitoring. Maintenant, elle doit rendre compte des succès dans la lutte contre la légalisation des revenus criminels et le financement du terrorisme non pas chaque année, mais tous les deux ans. Pour comparaison, un pays aussi développé que le Japon, suit le régime intensifié de monitoring. T