La commission de contrôle des services secrets du Bundestag renonce pour le moment à l'idée d'interroger l'ex-agent de la CIA Edward Snowden sur le territoire allemand au profit d'une éventuelle rencontre en Russie, a annoncé mercredi Thomas Oppermann, chef de la commission.
"Il n'est pas question à présent d'écouter ses dépositions en Allemagne. On ne peut pas inviter M.Snowden en Allemagne car il n'est pas exclu qu'il puisse être extradé (vers les Etats-Unis, ndlr)", a déclaré M.Oppermann à l'issue d'une réunion de sa commission.
Cette réunion extraordinaire de la commission a été convoquée suite à une rencontre la semaine dernière à Moscou entre le député allemand Hans-Christian Stroebele et M.Snowden.
Selon M.Oppermann, la commission a demandé au gouvernement de vérifier si l'interrogatoire de M.Snowden à titre de témoin en Russie ne compliquerait pas juridiquement la situation de ce dernier, à qui la Russie a accordé l'asile provisoire l'été dernier. Le ministre de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich a promis de fournir une réponse sous peu.
Quoi qu'il en soit, M.Stroebele a indiqué que l'interrogatoire de M.Snowden à Moscou était contraire au désir de l'ex-agent des services secrets américains.
"Il m'a dit vouloir obtenir un asile ou un permis de séjour en Allemagne et être prêt à déposer devant la commission d'enquête du Bundestag", a raconté le député dans une interview à DeutschlandRadio.
Les représentants du gouvernement allemand ont cependant déclaré auparavant que rien ne motivait l'octroi de l'asile en Allemagne à M.Snowden, celui-ci ne faisant pas l'objet de persécutions politiques.
Un scandale retentissant a éclaté en Europe suite à la publication en octobre de données fournies par M.Snowden, selon lequel le renseignement américain aurait massivement intercepté les communications téléphoniques de citoyens européens, et placé sur écoute les chefs d'Etat d'au moins 35 pays, notamment la chancelière allemande Angela Merkel.