Dynamiques séparatistes en Moldavie

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Des tendances séparatistes s’accentuent dans les régions de Moldavie. Le président de Transnistrie Evguéni Chevtchouk a plus d’une fois répété ces derniers temps que le conflit entre Tiraspol et Chisinau ne pourrait être surmonté que par la voie d’un « divorce civilisé ».

De son côté, le chef de la représentation des Gagaouzes en Transnistrie, Ivan Bourgoudji, a déclaré que l’entrée des Gagaouzes dans la Moldavie avait été une « erreur tragique ».

La situation est commentée par Vladimir Brouter, collaborateur à l’Institut international des études humanitaires et politiques :

« M. Bourgoudji campe toujours sur une position si radicale qu’elle ne rencontre pas de soutien dans la plupart des cas. A mon avis, quand l’ambiance dans le pays est assez tendue, la prise de position énervée de M. Bourgoudji peut trouver un certain écho. Mais en somme il est assez difficile d’imaginer que lors d'un référendum sur l’autonomie des Gagaouzes, une décision puisse être votée sur la proclamation d’un Etat indépendant. Cela me paraît être plus une position personnelle de M. Bourgoudji, que le reste de l’élite et des représentants des Gagaouzes ne partagent pas. »

Les choses se présentent plus sérieusement dans le cas de la Transnistrie. Le chef de cette République autoproclamée Evguéni Chevtchouk a fait ces jours-ci plusieurs déclarations dures. C’est précisément la perspective d’un rapprochement de la Moldavie et de l’UE qui renforce les états d’esprit séparatistes dans la République, considère Vassili Kachirine, expert au Centre informationnel et analytique du Dniestr et du Prout auprès de l’Institut russe des études stratégiques :

« L’autonomie des Gagaouzes, la région de Tarakli avec sa population bulgare et le nord de la Moldavie, principalement russophone (Beltsy et régions avoisinantes) comprennent parfaitement que la ligne sur l’européisation de la Moldavie signifie avant tout un renforcement des positions des Roumains unionistes. C’est en fait la position officielle de la Roumanie : la réunification de la Moldavie avec la Roumanie. Les régions russophones comprennent très bien qu’une politique d'assimilation accélérée leur sera imposée. »

La Moldavie doit parapher l’accord sur son association avec l’UE à la fin de ce mois au sommet du « Partenariat oriental » à Vilnius. En même temps, la Moldavie n’a aucune chance dans un avenir prévisible de devenir membre à part entière de l’UE. Et elle n’obtiendra donc pas de bonus accompagnant ce statut. D’après Evguéni Chevtchouk, personne n’a encore apporté de réponse à la partie de Transnistrie sur les avantages qu’elle obtiendra à la suite du rapprochement entre l’UE et la Moldavie. Au regard de Tiraspol, a poursuivi M. Chevtchouk, la zone de libre échange avec l’UE, créée par la Moldavie et l’Ukraine, n’est rien d’autre qu’un « système d’étouffement économique » de la république de Transnistrie.    N

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