Au début du XVIIe siècle, le pays traversait une période difficile. Dans l'histoire de la Russie, elle est entrée comme celle du temps des troubles, dans le pays, régnaient le chaos et la ruine, raconte l’historien Oleg Airapetov, chargé de cours à la faculté d’Histoire de l'Université d’Etat de Moscou :
« Si on revient aux événements d’il y a 400 ans, le temps des troubles s'est avérée une période monstrueuse de dévastations pour tous les peuples qui vivaient sur le territoire de l'État de Moscou. Et le mouvement de Minine et Pojarski fédérait non seulement les gens de différents états sociaux, mais aussi de différentes confessions, de différentes ethnies, qui voulaient rétablir l'ordre. C’est bien naturel. En effet, les gens veulent toujours la même chose : vivre en paix, ils veulent le calme, l'aisance, avoir la possibilité de faire des prévisions pour leur avenir. »
Diaporama: Monument à Minine et Pojarski
Selon de nombreux historiens la première guerre civile, la première dans l'histoire de la Russie, compliquée par l'intervention du côté de l'État polonais-lithuanien, a alors éclaté. Certes, toute date est conventionnelle à un certain degré, puisqu'il s'agit d’événements d’une époque reculée, note l'historien :
« Cette date (le 4 novembre) est liée à la fin du temps des troubles, à l'expulsion, c'est-à-dire, la capitulation de la garnison polonaise. Mais le redressement se fera plus tard, sous le règne de Mikhaïl Fiodorovitch Romanov. La capitale était nettoyée des interventionnistes. Mais l'État était sans souverain, il n’était pas encore reconstitué. Nous parlons de la cessation de la guerre civile. Mais cela suppose la restitution de toutes les institutions du pouvoir, ce qui aura lieu un peu plus tard. Mais certes, cet événement est extraordinairement important. »
Quand l'ennemi a pris Moscou, Kouzma Minine a lancé un appel passionné à ses compatriotes : « La foi et notre Patrie sont en train de périr, mais nous pouvons les sauver. Nous ne ménagerons ni notre vie ni nos biens pour la libération de Moscou ! » Les milices populaires ont bloqué de tous les côtés la capitale, les Polonais étaient privés d’approvisionnement. Le 4 novembre, les miliciens populaires ont pris d'assaut Kitaï-Gorod – puissante ligne de fortifications. La garnison ennemie a reculé. Le prince Pojarski est entré avec l'icône de Notre-Dame de Kazan. Les commandants de la garnison polonaise ont bientôt signé la capitulation, après quoi la garnison a déposé les armes.
En Russie moderne, la Journée de l'unité nationale est fêtée dès 2005. Pour les Russes, c’est une nouvelle fête. Mais elle est nécessaire, puisqu’elle consolide la société – ce jour-là, les Russes confirment de nouveau qu’ils apprécient plus l'unité, la paix interethnique et l'ordre dans la société que la révolte et le désaccord. Parce que c’est un peuple uni avec les racines communes et un avenir commun. T