Quelque 500 manifestants portant des étoiles jaunes, en signe de protestation contre les persécutions subies par les juifs à cette époque, ont scandé « bande de nazis » à l'adresse des centaines de partisans de Miklos Horthy rassemblés autour du buste.
De leur côté, les nostalgiques de l'amiral Horthy, séparés des contre-manifestants par un cordon de police, scandaient « longue vie à Horthy ».
La cérémonie d'inauguration du buste a été organisée par un pasteur entretenant des liens avec l'extrême droite hongroise, à l'occasion du 75e anniversaire d'un accord conclu avec l'Allemagne nazie et qui a permis à la Hongrie de récupérer des territoires perdus en vertu du traité de Trianon de 1920.
Horthy, dont le régime a supervisé la première vague de déportations de juifs hongrois en 1944, est également une figure respectée parmi certains Hongrois qui le vénèrent pour son combat contre l'éphémère révolution communiste de 1919.
« A mon avis, Horthy était un criminel de guerre, directement responsable de meurtre de 600.000 juifs hongrois », a déclaré un manifestant à l'AFP. La cérémonie d'inauguration d'un buste de Horthy « n'aurait pas dû être organisée dans une église chrétienne », s'est-il indigné.
Marton Gyongyosi, député du parti d'extrême droite Jobbik, a au cours du service religieux, qualifié le dirigeant hongrois de « sauveur national », selon l'agence de presse MTI.
Au cours des dernières années, la figure de l'amiral Horthy connaît une certaine réhabilitation en Hongrie, où sont érigées de nouvelles statues en son honneur, et des rues nommées à son nom.
Le gouvernement de droite du Premier ministre Viktor Orban a été accusé par ses adversaires de cautionner d'une manière tacite le regain de popularité de Miklos Horthy.
