« Serval » (félin de la savane africaine) est l’appellation codée de l’opération des troupes françaises contre des groupes jihadistes dans le nord du Mali, lancée le 11 janvier 2013. Puis cela a été le tour de l’opération « Panthère ». Le 20 octobre on a annoncé une nouvelle opération dans le nord du Mali, baptisée « Hydre ». Je rappelle à ceux qui l’ont oublié ou l’ignore, écrit notre observateur Igor Yazon. L'Hydre de Lerne est une créature de la mythologie grecque antique. Elle est décrite comme un monstre possédant plusieurs têtes, dont une immortelle. Ses têtes se régénéraient doublement lorsqu'elles étaient tranchées, et l'haleine soufflée par les multiples gueules exhalait un dangereux poison, même durant le sommeil de l'animal. L'Hydre fut engendrée par Typhon et Échidna, personnages mythologiques encore plus cruels. L’un des travaux d’Héraclès fut de tuer l’Hydre afin de pouvoir assécher les marais qu’elle habitait. D’ailleurs, avec ce poison le héros antique Héraclès humecta l’extrémité de ses flèches… Il faut avoir beaucoup d’imagination pour baptiser l’opération de nom de ce monstre. Peut-être, pour intimider les jihadistes qui relèvent la tête ce mois au Mali. Le président français François Hollande parlait de cette nouvelle menace, en prenant la parole ces jours-ci au sommet de l’UE à Bruxelles.
Actuellement l’opération « Hydre » engage 1500 soldats français et africains. En Tout dans le nord du Mali sont concentrés six mille soldats de la Minusma, dont les effectifs seront portés vers la fin de l’année à 12 mille hommes. Le contingent français comprend trois mille soldats pour passer vers juin 2014 à un mille, si bien entendu, la situation n’empire pas.
Notre observateur Igor Yazon a contacté par téléphone à Bamako l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie au Mali, Alexeï Doulian, qui a dit son opinion sur la situation au Mali et les menaces de sa complication suite la résurgence subite des jihadistes dans le nord du pays…
Tout cela, - dit Alexeï Doulian, - est le développement de la crise d’il y a deux ans causée par des opérations des extrémistes dans le nord du Mali. Les opérations, entreprises par les forces françaises, puis soutenues par les casques bleus africains en vue de libérer le nord de l’occupation des extrémistes, de frapper leurs bases, n’ont pas résolu définitivement le problème. C’est-à-dire que les jihadistes se sont dispersés dans les coins éloignés de la région, mais n’ont pas déposé les armes et commettaient de temps en temps des attentats. A présent les présidentielles au Mali approchent – le premier tour est prévu pour le 24 novembre, le second – pour le 15 décembre. Et en de tels moments on constate toujours un regain des activités politiques. Y compris on voir resurgir toutes sortes de forces extrémistes, qui cherchent à influer sur la situation générale et à rappeler leur existence. En septembre des attentats suicides ont été perpétrés à Tombouctou. Il y a eu des attaques au lance-mines à Gao. Il y a une semaine un véhicule avec quatre kamikazes a explosé à un poste de contrôle à Tessalit, c’est près de la frontière algérienne. Il y a eu un échange de tirs et des victimes parmi les membres de la garnison tchadienne, protégeant ce poste. La garnison était sous le drapeau de l’ONU, et l’attaque contre elle, d’autant plus qu’elle a fait des morts parmi les casques bleus c’est prendre une grande responsabilité sur soi. Mais il paraît que cela n’arrête pas les auteurs de cette attaque. De cette façon, - conclut l’ambassadeur de Russie – nous sommes loin d’une stabilisation dans le nord du Mali, et il faudra du temps et l’engagement des partenaires internationaux – des Africains, des Maliens eux-mêmes et des Français qui viennent justement de lancer une nouvelle opération - « Hydre ».
Et voici ce qu’a dit au sujet de la situation au Mali dans une interview prise par téléphone de Paris Jean-Henri Gontard, représentant les minorités ethniques du Nord du Mali dans les instances politiques de l’UE…