Le diplomate algérien doit accomplir une mission difficile : convaincre l’opposition de former une « délégation solide » en vue de la conférence de paix de Genève. Prévue pour le 23 novembre, sa tenue est à nouveau remise aujourd’hui en question.
Déjà 22 groupes antigouvernementaux proches de l’Armée syrienne libre (ASL) ont annoncé leur intention de boycotter la conférence de paix. L’ASL est la plus importante formation rebelle menant une lutte armée contre le régime du président Bachar al-Assad.
L’opposition était déjà assez amorphe avant, en incluant à la fois des groupes ultra-radicaux, les jihadistes, les conservateurs et les modérés. Mais à présent on a l’impression que quelqu’un les pousse littéralement vers Al-Qaïda. Ou cherche à radicaliser les forces qui peuvent encore être considérées comme modérées. L’objectif est évident : créer des conditions rendant impossible ou inutile la tenue de la conférence Genève 2, soit inutile. Le fait le plus alarmant est que l’opposition se démembre en groupes toujours plus petits. Des factions qui étaient auparavant associées à la Coalition nationale de l’opposition, prennent leurs distances vis-à-vis de cette dernière et affirment ne lui avoir jamais juré fidélité.
Il est logique que le ministre russe des AE Sergueï Lavrov ait déclaré la veille que la situation à propos de la tenue de Genève-2 exige une intervention immédiate des acteurs ayant une influence sur l’opposition.
« Nombre de groupes armés se déclarent clairement plus proches d’Al-Qaïda et qu’ils opèrent en suivant ses instructions. Certaines de ces organisations terroristes et extrémistes commencent à proférer des menaces. Et ce n’est pas la première fois. Elles
ont menacé ceux qui oseraient prendre part à la conférence de Genève, proposée par la Russie et les Etats-Unis avec le soutien de la communauté mondiale. »
Les diplomates russes à l’étranger sont aussi visés. D’après M. Lavrov, on a déjà prévenu la Russie qu’en cas de convocation de la conférence de Genève, ces groupes attaqueraient ses représentations diplomatiques. Le chef de la diplomatie russe a jugé de telles méthodes inacceptables et a déclaré que la responsabilité de tout cela « incombait à ceux qui financent et arme ces groupes d’opposition».
Personne ne nomme ouvertement ceux qui orchestrent l’opposition syrienne. Bien cela soit un secret de Polichinelle. L’ONU est toujours sous le choc de la démarche sans précédent de l’Arabie Saoudite. Riyad a refusé le siège de membre non permanent au Conseil de Sécurité, qu’elle a longtemps brigué. Le principal sponsor des jihadistes syriens est mécontent du fait que le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a pas adopté de sanctions dures envers Damas, les Etats-Unis ne sont pas intervenus militairement comme ils en avaient l’intention, et au lieu de cela se préparent en vue de la conférence de paix. T