L’appréciation de l’euro menace l’économie européenne

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Le mouvement haussier de la monnaie unique est indéniable. Au cours de cette semaine, l’euro a renouvelé son minimum bisannuel face au dollar.

Sur cette toile de fond, l’Europe craint que cette dynamique entrave la compétitivité des marchandises européennes et mettent en danger le rétablissement économique après la récession.

La principale paire de devises : le change euro-dollar généralement appelé EUR/USD s’est stabilisée jeudi à un point record depuis les deux dernières années. Ainsi, l'euro était à près de 1,38 dollar. Par ailleurs, la monnaie unique s'est appréciée face aux monnaies des partenaires commerciaux de la zone euro. Cette évolution a débuté en été 2013 quand la sortie de récession des pays de la zone euro était évidente. S’y ajoute la politique monétaire des Etats-Unis et du Japon qui émettent en colossales quantités des billets de banque. La situation budgétaire américaine et le plafond de la dette ont été la dernière goutte qui a fait déborder le vase déjà trop plein. Par ailleurs, les grosses compagnies européennes se sont intéressées à se placer sur l'euro en hausse. Elles ont déjà annoncé que les recettes avaient baissé compte tenu du facteur monétaire. On pense notamment, à un des leaders sur le marché des produits alimentaires et de ménage Unilever, à la compagnie aérienne Lufthansa et au leader mondial de luxe LVMH.

Le taux de change entre l’euro et le dollar doit s’établir à 1-34 – 1-35 jusqu’à la fin de l’année 2013, selon les experts. Pourtant, cette cotation serait trop élevée pour l’industrie européenne. En même temps, la Banque centrale européenne, régulateur principal du marché monétaire, n’y peut rien, car elle n’est pas responsable de la régulation financière, a plusieurs fois souligné le président de la BCE Mario Draghi. Nous vous proposons d’écouter Vladimir Braguine, directeur de l’analyse des marchés financiers et de la macroéconomie à la compagnie Alfa-Capital.

« La BCE ne détient pas les clés du taux de change de l’euro. Les tentatives d’une intervention monétaire seraient un faux pas du point de vue macroéconomique. Le renforcement de l’euro repose sur un facteur majeur qui est donc le solde créditeur (positif) du compte des transactions courantes. Dans ce contexte, la zone euro obtient plus d’argent de l’extérieur qu’elle n’en donne. C’est pourquoi l’affaiblissement artificiel de l’euro serait une tentative mal dissimulée de guerre monétaire qui ne serait pas appréciée par les partenaires commerciaux. Alors, la BCE n’y peut rien. »

Alors, le business européen n’a qu’une voie à prendre. En l’occurrence, il s’agit de baisser les dépenses au profit de l’efficacité. Dans la plupart des cas, on sous-entend la réduction des employés et des salaires, ce qui va entraver le redressement économie en Europe. Si les autorités ne prenaient pas de mesures visant à favoriser la croissance, une nouvelle chute serait inévitable, avancent les experts. Dans ce contexte, il faudra faire face aux problèmes de la dette déjà assez importante. Cela signifie que les nouvelles dépenses ne feront que l’augmenter.

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