L'Union européenne ne pourra signer un accord d'association avec l'Ukraine que lorsque cette dernière aura trouvé une solution à l'affaire de l'ex-première ministre Ioulia Timochenko condamnée à sept ans de prison pour abus d'autorité, a affirmé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Ce dernier a rappelé que lors de sa dernière rencontre avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, il a fait comprendre que l'UE remplirait ses engagements si l'Ukraine remplissait les siens. Selon M. Barroso, Kiev a encore des progrès à faire en matière de "justice sélective", y compris en ce qui concerne le cas de Ioulia Timochenko.
L'affaire Timochenko demeure le dernier obstacle à la signature d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne. Ce document doit être signé en novembre prochain à Vilnius, lors du sommet des pays participant au programme Partenariat oriental. Bruxelles qualifie de "justice sélective" les poursuites judiciaires engagées contre les adversaires du pouvoir en place et exige que les autorités ukrainiennes mettent un terme à cette pratique. Kiev affirme pour sa part que les procédures ouvertes contre certains opposants, dont Ioulia Timochenko, ne revêtent aucun caractère politique.
En 2011, l'égérie de la "révolution orange" a été condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir lors de la signature, en 2009, de contrats gaziers avec la Russie à un prix jugé pénalisant pour l'Ukraine. Depuis plus d'un an, elle n'est pas incarcérée en prison, mais suit un traitement dans un hôpital de Kharkov.
L'Union européenne considère que le dossier de Mme Timochenko a été politisé et exige qu'elle soit transférée en Allemagne où elle pourrait être remise en liberté.