Il est peu probable que rien ne changera dans les relations bilatérales, estime Tamara Gouzenkova directrice adjointe de l’Institut russe d’études stratégiques.
Le conseiller du président russe Iouri Ouchakov a souligné dans une conférence de presse à la veille de l’entretien entre les leaders russe et ukrainien que la question relative à la signature par l’Ukraine d’un accord d’association avec l’UE « pèserait sur l’ensemble des relations russo-ukrainiennes et serait abordée dans une mesure ou une autre par le président russe ».
Selon Tamara Gouzenkova, l’Ukraine n’a pas encore choisi son projet national. De ce fait, l’actuelle administration voudrait adhérer au projet européen pour avoir des recettes et des recommandations concrètes. Dans le même temps, l’Ukraine est coincée. Elle a besoin d’établir des contacts étroits avec l’UE sans rompre néanmoins avec l’Union douanière, et surtout sans se quereller avec la Russie. Il est peu probable que Kiev parvienne à rester assis entre deux chaises en cas de signature d’un accord avec l’UE, estime l’experte :
« Ces chaises s’éloigneront à une distance inaccessible l’une de l’autre dès le lendemain de la signature de l’accord. Il est prévu de le conclure au plus vite. Or, la zone de libre échange sera tout de suite en vigueur, et il faudra en observer les normes et les règlements appropriés. »
L’Ukraine obtiendra des privilèges, mais elle devra se conformer à la stricte discipline prescrite en Europe, poursuit l’experte.
« Il est impossible de faire semblant que cela n’existe pas et laisser tout en l’état. L’Union européenne veillera au respect de ces critères. Certes, l’Ukraine devra édifier autrement ses relations avec l’UE, l’Union douanière et la Russie. Il ne faut pas compter s’attendre à des vacances en ce qui concerne le respect des engagements. »
Kiev dispose de cinq semaines pour prendre sa décision. La signature de l’accord d’association est fixée au 28-29 novembre à Vilnius où se déroulera le prochain sommet de l’UE. T