Or, l’espoir lié au nouvel itinéraire de livraisons s’est écroulé. Plus précisément, les livraisons de gaz via la Hongrie ont diminué par deux et les exportations via la Pologne ont été définitivement coupées. Selon les statistiques de Naftogaz ukrainien, le gaz polonais revient trop cher. La compagnie russe a été plusieurs fois accusée d’augmenter le coût des livraisons sans que les autorités ukrainiennes aient trouvé une alternative au gaz russe.
En même temps, les négociations visant à mettre en œuvre des livraisons réversives, notamment via la Slovaquie, n’ont mené à rien, avoue Naftogaz. Auparavant, Bratislava avait refusé d’ouvrir l'itinéraire réversif de fournitures de gaz à l'Ukraine sans l’aval de Gazprom. La raison en est simple : la Slovaquie ne veut pas violer les clauses de son contrat avec la compagnie russe qui exclut l’itinéraire inverse de livraison. Les causes financières sont également en question. En l’occurrence, Gazprom a déjà réservé plus de la moitié des puissances de transit du système slovaque de transport de gaz. En même temps, son utilisation est réduite au minimum, bien que la compagnie l’ait payée entièrement. Kiev espère que Bruxelles va aider les parties à se mettre d’accord après son association avec l’UE. Dans ce contexte, l’UE reste neutre, car il n’est pas avantageux d’entrer en conflit avec une des parties, ni de violer des contrats internationaux pour ouvrir le marché ukrainien.
Les questions techniques liées aux livraisons réversives sont déjà réglées, a déclaré la partie ukrainienne. Pourtant, il est presque impossible d’assurer les mêmes quantités de livraisons si le sens est inversé, fait remarquer Roustam Tankayev.
« Le système de transport de gaz n’est pas une conduite d’eau. Il n’est pas facile de changer le sens de la livraison. Le côté technique de la fourniture de gaz vers l’Ukraine n’aurait pu être réglé que si Kiev avait refusé toute livraison de gaz russe en Europe. Je pense que l’UE n’aurait pas apprécié. »
Ainsi, cet itinéraire réversif n'est pas physique, mais virtuel : Kiev devrait retenir le gaz russe destiné à l’Europe, tandis que les quantités insuffisantes pour la Slovaquie seraient assurées par la compagnie allemande RWE. Gazprom a traité ce schéma de fraude. C’est pourquoi l’EU ne pourra pas infléchir la décision du géant gazier russe. T