Il convient de prendre très au sérieux l'incident relatif aux écoutes des conversations téléphoniques des citoyens français menées par les services secrets américains, a déclaré lundi lors d'une conférence de presse la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Tout en admettant ne pas avoir eu la possibilité d'étudier en détail l'information dévoilée par les médias, Mme Ashton a indiqué mener des "négociations sérieuses avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, notamment sur cette question" (l'activité du renseignement US, ndlr).
Lundi, le journal Le Monde se référant aux informations fournies par l'ex-agent de la CIA Edward Snowden a annoncé que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) interceptait les communications téléphoniques des citoyens français.
"Sur une période comprise entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA", écrit le quotidien.
D'après la source, cette mise sur écoute visait des "personnes suspectées de liens avec des activités terroristes" ainsi que des représentants du "monde des affaires, de la politique ou de l'administration française".
Le Monde a comparé l'ampleur de la surveillance visant l'Hexagone avec d'autres pays. En Europe, seuls l'Allemagne et le Royaume-Uni (avec l'accord de l'exécutif britannique) ont été surveillés davantage. Au-delà, l'Afghanistan, la Russie et la Chine ont été massivement visés.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé la convocation de l'ambassadeur des États-Unis au Quai d'Orsay.
Edward Snowden est recherché aux Etats-Unis pour avoir notamment divulgué des informations sur le programme de surveillance électronique Prism permettant à la NSA de recueillir les données personnelles d'utilisateurs d'Internet.
Le 1er août, l'ex-agent de la CIA a obtenu l'asile temporaire en Russie et a ainsi pu quitter la zone de transit de l'aéroport moscovite de Cheremetievo, où il était bloqué depuis 40 jours.
