Dès le début l'exposition « Les sacres des tsars et les couronnements au Kremlin de Moscou » a suscité un vif intérêt du public ce qui n’a, certes, rien d‘étonnant. Couvrant la période entre le règne d'Ivan le Terrible et celui de Nicolas II, cette exposition unique est une des plus vastes dans l‘histoire du Musée de Kremlin. Elle comprend environ 400 pièces, dont certaines sont présentées au public pour la première fois. Des vêtements religieux et laïques, des reliques sacrées, des insignes royaux, on a trouvé avec peine de la place pour exposer pour toutes ces richesses dans trois salles du Kremlin. Tous ces efforts ont été entrepris spécialement pour pouvoir recréer en détail l’atmosphère unique des cérémonies grandioses du couronnement en Russie et pour suivre l’évolution des rites d’intronisation. Selon la conservatrice de l‘exposition Hélène Morchakova les préparatifs de ce projet d’envergure ont duré plusieurs années.
« Toutes les choses qui y sont présentées sont authentiques, dont la plupart sont exposées pour la première fois aujourd'hui. Certains documents sont prêtés par les archives, et beaucoup de choses, dont les tissus, ont été spécialement restaurées. Plusieurs restaurateurs d’œuvres d’art du Musée du Kremlin ont été mis à contribution pour accomplir cet immense travail.
Le couronnement est un rite très ancien qui remonte à l'époque de l'Empire romain. En principe, les cérémonies de sacre des rois de France et des tsars russes sont très similaires et contiennent deux éléments de base: le couronnement du monarque et sa confirmation.
Dans le rite russe de couronnement, c’est précisément la transmission des insignes qui fait du candidat à la fonction impériale un empereur, de la même façon que la communion et la confirmation font du croyant un participant au royaume de Dieu. Pendant le sacre d'Ivan IV il y a eu trois insignes tous qualifiés dans le rite de « sacrés », habités d’une force surnaturelle : la croix vivifiante, les barmy et la couronne. Les gardiens du Palais des armures disent que c’est pour la première et la dernière fois qu'ils se sont aventurés à déplacer la tiare de Monomaque. Et jamais auparavant, la relique principale de l'Etat russe n’avait été vue de si près.
Voyage dans le temps : à travers des documents d'archives, des illustrations et des tableaux tous les éléments sont transférés à l'heure actuelle. L'une des pièces exposées est un livre ancien écrit quatre siècles auparavant où l’on décrivait en détail le déroulement de la cérémonie du sacre de Mikhaïl, premier tsar de la dynastie des Romanov. Et si avant, il était impossible de s'en approcher, maintenant vous pouvez même consulter ce vieux livre.
Par ailleurs, on a mis six heures à persuader Mikhaïl de monter sur le trône de la Russie. Cela est attesté par la mention du Zemski Sobor. Elle est également présentée au public pour la première fois, ainsi que la camisole rénovée du très jeune empereur Pierre II, qui fut le dernier à être couronné en habits séculiers. Ses successeurs l’étaient seulement en uniforme.
Le premier couronnement impérial qui s’est tenu aussi dans la cathédrale de l'Assomption de Moscou en mai 1724 était celui d’une femme – Catherine I de Russie. Paul 1-er, méfiant, a brûlé tous les documents concernant la succession de sa mère et recommande dans un acte de désigner un héritier de la couronne selon sa volonté. Alexandre III devient empereur le 1er mars 1881, le jour de la mort de son père tué par des terroristes.
Des robes de patriarches et des tenues des impératrices sont aussi présentées au Kremlin. Même une robe de couronnement de l'impératrice Maria Alexandrovna de 15 kilos, et une robe luxueuse aux fils d'argent de la dernière impératrice de Russie - Alexandra Fedorovna.
Cette exposition présentée à l’occasion du 400e anniversaire de la dynastie des Romanov est ouverte jusqu’au 22 janvier pour permettre à toutes les personnes intéressées de se familiariser avec histoire de la Russie. T