L'ancien commandant des forces armées des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été arrêté au printemps dernier en Serbie. Le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) l'accuse en vertu de 16 articles, dont « le génocide » et « les crimes contre l'humanité ». Il s’agit notamment du blocus de Sarajevo qui a fait près de dix milles morts, ainsi que du massacre dans l’enclave musulmane de Srebrenica. Selon l’enquête, de 7 000 à 8 000 hommes sans armes âgés de 13 à 77 ans ont été tués par les soldats de Mladic.
Le caractère « juste » des accusations contre Mladic a été plusieurs fois mis en cause par les experts russes et internationaux. Et l’impartialité du tribunal est pour eux sujette à caution. Le Comité de défense du général Mladic a été créé il y a six mois en Russie. Ses partisans œuvrent pour stopper l’activité du tribunal de la Haye qu’ils considèrent comme un instrument de l’OTAN dans le règlement des questions militaro-politiques.
« Ce procès est illégitime car il est présidé par un juge néerlandais. Les affrontements et les combats inégaux ont été provoqués par l’inertie de l’ONU et du bataillon hollandais déployé à Srebrenica. Et la responsabilité des morts lui incombe. Après avoir soulevé cette question au Conseil de sécurité des Nations Unies, nous exigeons toujours l’arrêt de l’activité du TPIY, dont les juges sont nommés tous les six mois par le Conseil de sécurité », explique le député russe Pavel Dorokhine.
Les experts internationaux ont plusieurs fois reconnu que toutes les parties étaient responsables des victimes de la guerre dans l’ex-Yougoslavie. Pourtant, l’affaire porte principalement sur les Serbes « condamnés à assumer toute la responsabilité », souligne Pavel Dorokhine.
Avant d’être arrêté, Ratko Mladic était prêt à se rendre au tribunal de la Haye s’il était accompagné de généraux qui ayant combattu au Vietnam et bombardé la Yougoslavie. Mais c’est peu probable. Les représentants du Comité de défense de Mladic espèrent obtenir la libération du général ainsi que des autres Serbes détenus dans la prison du tribunal. T