Lors du 11ème Forum de Rhodes institué pour le libre échange d’informations, qui vient de se clôturer la semaine dernière, il nous a fait part de ses inquiétudes quant à l’avenir de la Russie et de l’Union Européenne : « On commence à reconnaître que l’Europe de l’Est et la Russie sont confrontés au même problème que l’UE et d’autres pays d’ailleurs ! C’est une confluence d’évolutions technologique, démographique, changements dans le monde de travail qui fait que d’un côté il y a un fort besoin de compétences qu’il n’y a pas chez le pays en question. Et de l’autre côté on assiste, et c’est surtout le cas de la Russie, à un déclin démographique surtout pour ce qui est de la population active. Par exemple, nous venons d’apprendre que la Russie a perdu plus de 10 millions de travailleurs au cours des dernières années. Et à l’heure qu’il est la dynamique négative est de l’ordre de 1million de places chaque année. C’est-à-dire que l’on a tout bonnement une main-d’oeuvre qui disparaît.
Si on traite le projet de la réindustrialisation de la Russie ou du Kazakhstan (politique d’industrialisation menée par le gouvernement), on aura vite fait de comprendre la forte nécessité d’une main-d’œuvre qualifiée ne serait-ce que pour combler le vide dans les rangs des travailleurs. C’est le point de départ.
D’après notre appréciation, certaines forces économiques rendent la mobilité de la main-d’oeuvre et de la compétence irremplaçables. Il n’y a pas d’alternative si l’on veut maintenir la compétence et la viabilité des économies déjà développées.
L’expérience de l’UE est plus ou moins la même. Mais il y a 5 ans, l’Europe a introduit le régime de libre circulation entre tous les pays membres de l’UE avec un accord additionnel pour tous les nouveaux admis. »
Je rends raison à Patrick Taran qui pense que la seule planche de salut qui se présente aux Européens débordés par le flux incessant d’immigrés africains qui peuplent maintenant l’île de Lampédouse dans le Sud de l’Italie, c’est de leur ouvrir grand les portes de leurs pays respectifs et se mêler à eux dans un climat de joyeuse effervescence. Je lui rendrais raison s’il n’y avait la triste réalité qui est la suivante. Tout d’abord la Russie vient de reprendre son essor démographique pour la première fois depuis 20 ans, c’est-à-dire depuis la fin de l’URSS ; c’est un fait certain qui, à maintes reprises, a été présenté par La Voix de la Russie après un rapport officiel dont les résultats ont fait jubiler le premier-ministre russe Dmitri Medvedev. Ça, malheureusement, Patrick Taran semble l’ignorer, mais c’est une donne qui, convenons-en, change beaucoup de choses.
En deuxième lieu, il se trouve que la démographie de la Russie sur une période de 100 ans a plus que doublé. Ça aussi nous l’avons prouvé de façon tangible en utilisant les données encyclopédiques étalées sur la période d’un siècle ce qui veut dire que toute fraude ou complot entre les démographes séparés par les gouffres temporels sont à exclure. Une autre courbe que les démographes actuels feignent de ne pas maîtriser est celle du développement technologique des pays en question. Il est de notoriété publique que la Russie aussi bien que les Etats-Unis utilisent de plus en plus la robotique pour remplacer la main-d’œuvre ouvrière et ce n’est plus de la science-fiction. Même si les pays de l’UE se retrouvaient réindustrialisés que cela ne changerait pas grand-chose. Il faut une petite équipe de techniciens hautement qualifiés pour contrôler l’usine d’aéronautique de Toulouse ou de Naples. Cet exemple peut être repris dans n’importe quel autre secteur d’économie réelle. Qui plus est, les produits fabriqués sans robotique ne sont plus concurrentiels sur le marché extérieur parce que par trop artisanaux.
Enfin, l’UE connaît une bien triste courbe de chômage des autochtones ce qui exclut d’avance l’appel aux travailleurs étrangers. Il y va plutôt d’un programme de survie nationale avec le recyclage des travailleurs locaux.
Comme nous le voyons, les savants démographes s’avèrent des apprentis sorciers et, qui plus est, semblent être en retard d’une guerre. T