Le groupe d’inspecteurs chimistes comprend 33 personnes, représentants de l’ONU et de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Ils se sont entretenus cette semaine avec le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mikdad pour parler des détails des inspections à faire dans le pays. Damas a auparavant promis de fournir toute assistance nécessaire aux membres du groupe international en autorisant l’accès à tous les sites qui pourraient intéresser les inspecteurs. Des provocations de la part des rebelles pourraient donc constituer le seul obstacle. Les sponsors étrangers des rebelles « doivent les convaincre ne pas essayer de compromettre le régime de Bachar al-Assad, ce qui provoquerait une frappe de l’extérieur », a rappelé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Mais comme une partie de l’opposition syrienne est constituée par les extrémistes, des provocations sont très probables, est convaincu le président de l’Institut du Proche-Orient Evgueny Satanovski.
« Pourquoi ne pas profiter de cette situation pour essayer de renverser al-Assad ? La majeure partie des groupes terroristes qui composent en fait cette opposition considèrent les Etats ayant adopté la résolution sur les armes chimiques en Syrie comme des ennemis. Les attentats contre les inspecteurs onusiens ou contre ceux qui vont s’occuper des armes chimiques, ainsi que les tentatives des groupes terroristes de prendre celles-ci sous contrôle – tout cela constituera la norme pour la Syrie de demain et d’après-demain ».
Selon un plan adopté par l’OIAC, les inspecteurs ont un mois pour visiter tous les sites indiqués par les autorités syriennes. S’ils estiment que la liste des sites transmise par Damas est incomplète, ils pourront inspecter tout site qui n’en fait pas partie. Ensuite la Syrie devra procéder à la destruction des équipements de fabrication des substances toxiques. Quant aux armes chimiques, elles doivent être détruites au cours du premier semestre 2014. Mais ces délais pourraient être revus, estime le directeur des projets d’information du PIR-Tsentr Andreï Baklitskiy.
«On ignore pour l’instant les quantités d’armes chimiques en Syrie, ni l’état dans lequel elles se trouvent. Si, par exemple, elles ne sont pas transportables, elles devront être détruites sur place. Et si une partie des armes est quand-même transportable, on pourrait les transporter dans des pays voisins, les faire sortir du pays et on pourra alors parler de respect des délais. C’est pourquoi il est difficile de parler des délais avant que les inspecteurs finissent leurs vérifications ».
On ne sait pas non plus qui va payer la destruction des armes chimiques syriennes. Après ses pourparlers avec John Kerry à Genève, Sergueï Lavrov a rappelé que certains pays avaient promis de financer une intervention américaine en Syrie. Ces mêmes pays devraient alors financer la destruction des armes chimiques, a plaisanté le ministre russe. /N