Ekaterina Oustioujaninova, qui aurait tué le 1er octobre Mohamed al-Soussi, officier de l'armée de l'air, et aurait grièvement blessé sa mère, selon des renseignements recueillis auprès de ses amis, s'est rendue en Libye pour la première fois en septembre 2011 en passant par la Tunisie, après la prise de Tripoli par les rebelles libyens, écrit vendredi le quotidien Izvestia.
Elle était, selon les informations, passionnée par Mouammar Kadhafi et avait activement soutenu les manifestations contre la guerre en Libye lorsqu’elle vivait encore en Russie. En février 2012, elle n'avait plus d'argent et avait laissé une ardoise de 2 000 dollars à l'hôtel Corinthia de la capitale libyenne. D'après ses amis, les diplomates de l'ambassade de Russie à Tripoli s’étaient finalement portés garants pour elle, avaient payé la dette et mis Ekaterina dans un avion à destination de Russie. Selon d'autres informations, l'argent a été récolté pour elle sur internet sous la supervision de Marat Moussine, directeur actuel de l'agence de presse de ligne ANNA enregistrée en Abkhazie et spécialisée dans l'actualité sur la Syrie.
La jeune femme, championne de force athlétique et de développé couché, ne s'est pas arrêtée là. Elle est revenue en Libye pour "soutenir le colonel".
"J'ai besoin que Mouammar Kadhafi soit en vie. Ou au moins la Jamahiriya – autre nom de la Lybie - pour laquelle son sang a coulé", écrivait Ekaterina dans sa dernière lettre envoyée à une amie en Russie fin septembre.
Ekaterina Oustioujaninova est actuellement en détention dans une prison libyenne et ses amis rassemblent un groupe d'initiative pour la soutenir. Ils voudraient exiger des autorités russes de tout faire pour la protéger.
L'assassinat de l'officier libyen a provoqué une attaque contre l'ambassade de Russie à Tripoli. Dans la soirée du 2 octobre une foule armée a tenté de pénétrer sur le territoire de l'ambassade russe mais la sécurité et les militaires venus en renfort ont réussi à défendre la mission diplomatique. Deux des assaillants ont été blessés dans l'affrontement. Le 3 octobre, les diplomates russes ont été évacués d'urgence en Tunisie. La plupart d'entre eux reviendront en Russie le 4 octobre. Certains diplomates haut placés resteront en Tunisie et les autorités libyennes ont promis d'assurer la sécurité des biens de la mission diplomatique russe à Tripoli.
