Je suis toujours prêt à croire qu’une mouche peut se sentir en sécurité en présence d’un bouddhiste mais depuis qu’à l’Ouest de la Birmanie une foule de bouddhistes a poignardé à mort une femme musulmane de 90 ans et a incendié quelque 70 maisons appartenant à la minorité musulmane de la ville de Thabyuchaing, je commence à me demander si les bouddhistes dissidents ne feraient pas mieux de tuer les mouches plutôt que les êtres humains. Certes, d’aucuns me diront probablement que les fanatiques islamistes eux aussi tuent les innocents. Or, sans nier cette évidence je rappellerais, le cas échéant, que par rapport à l’oumma musulmane ces fanatiques ne représentent qu’une insignifiante minorité. Tout d’ailleurs comme les assassins bouddhistes par rapport à quelque trois cents millions d’adeptes de cette religion.
Le malheur est que la violence devient contagieuse. Dans le monde contemporain on tue ses semblables non seulement pour des raisons idéologiques ou religieuses mais aussi et même plus souvent pour le plaisir, par solidarité, par intérêt, sur un coup de tête, à l’improviste, par vengeance ou, comme nous le démontrent les chroniques criminelles des Etats-Unis, tout simplement parce qu’on a un fusil à utiliser.
En ce qui concerne la sanglante métamorphose d’une poignée de bouddhistes en Birmanie ils ne font pour l’instant que singer les radicaux islamistes, et ce n’est pas par hasard que leur chef spirituel, un certain moine bouddhiste du nom de Wirathu, est souvent surnommé « Ben Laden birman ».
Mais ce qui unit vraiment les radicaux islamistes et bouddhistes c’est leur manie de s’acharner toujours sur les minorités inoffensives et sans défense telles que les chrétiens en Syrie et au Pakistan ou les musulmans en Birmanie.