Grande-Bretagne-UE : Londres marchande son indépendance dans l’Union

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Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré dimanche qu’il souhaitait une renégociation « radicale » des relations entre son pays et l’Union Européenne. Les experts voient dans cette démarche une tentative d’affermir sa réputation aux yeux des conservateurs britanniques et doutent que Londres aille jusqu’à rompre complètement avec l’Europe continentale.

Or les résultats de certains sondages indiquent que 46 % des sujets britanniques se prononcent pour la sortie du pays de l’UE et 22 % des interrogés se prononcent pour le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’Europe unie.

« La plupart des Britanniques son assez eurosceptiques. En premier lieu, l’électorat de droite Actuellement les conservateurs cèdent considérablement leurs positions aux travaillistes, suivant les sondages. A l’heure actuelle, les liens entre la Grande-Bretagne et l’UE sont assez conventionnels. Mais le pays continue de rester une partie inaliénable de l’UE. Et je pense que même un référendum n’y changera rien. Toutefois, les conservateurs voudraient contrôler ce processus. Mais si les travaillistes arrivent au pouvoir, les liens avec l’UE vont quelque peu se renforcer. Les Tories n’envisagent pas de les rompre définitivement. Ils cherchent à jouer sur les contradictions naturelles existant à ce sujet dans la société britannique », dit Vladimir Brouter, expert à l’Institut international d’études humanitaires et politiques.

« La Grande-Bretagne est entrée dans l’UE en 1973 et toutes les années suivantes elle pratiqué principalement une interaction économique avec les pays membres de l’UE. Beaucoup moins leur partenariat pouvait être entrevu dans la sphère politique et militaire. Par là même la Grande-Bretagne a toujours cherché à se tenir à l’écart. Londres, par exemple, a refusé de se joindre aux accords de Schengen et a obtenu une série de privilèges dans le cadre de différents traités européens. Les adversaires politiques de M. Cameron critiquent sa politique de demi-mesures et l’exhortent à faire un choix. C’est facile à dire, mais il est difficile d’entreprendre des démarches concrètes. Etant donné qu’une erreur coûterait trop cher. Si Londres décide de quitter l’UE, l’influence de la Grande-Bretagne dans l’arène internationale pourrait faiblir. »

C’est l’opinion du président du Conseil européen Herman an Rompuy. Il y a aussi la variante de la Norvège, qui sans faire partie de l’UE est membre de l’espace économique européen. D’ailleurs, Bruxelles prévient que Londres ne devra pas compter sur la variante norvégienne.

« A mon avis, la Grande-Bretagne cherche moins à prendre ses distances qu’à poser ses conditions. Je dois rappeler que le pays s’est joint plus tard à ce qui était alors la Communauté économique européenne. Le Royaume-Uni ne faisait pas partie des pays fondateurs. Et par la suite Margareth Thatcher a dû longtemps lutter contre la place inégale de la Grande-Bretagne dans la famille européenne.

La position particulière de Londres sur les nombreuses questions de l’intégration européenne traduit la spécificité du pays, due aux différences de son modèle économique et social par rapport aux autres Etats européens. Mais je ne pense pas que les Britanniques veuillent rompre tout à fait avec l’UE », explique Igor Kovalev, vice-doyen de la faculté de politique internationale et d’économie mondiale de l’École supérieure d’Économie européenne.

La sortie de la Grande-Bretagne de l’UE n’est pas non plus du goût des principaux partenaires de Londres. C’est la troisième économie d’Europe, la plus libérale, assez souple, avec un secteur tertiaire développé. Et Londres est le plus important centre financier du Vieux Monde. Donc, l’égoïsme de Londres inquiète vraiment le reste de l’opinion. Il est clair que l’idée de l’exclusivité britannique place Londres sur la voie des ennuis politiques et économiques. Cette idée est pourtant fondamentale pour l’ancien empire avec son rayonnement de jadis. Un compromis entre la raison et les émotions est extrêmement difficile à réaliser, et on ne saurait se passer d’un remodelage laborieux de la mentalité nationale. T

 

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