Pour la première fois depuis deux ans le Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU a voté un document sur la Syrie. Personne n’a opposé de veto, n’a quitté la salle. La résolution sur la Syrie a été approuvée à l’unanimité par tous les 15 membres du CS. Durant deux semaines les diplomates russes et américains ont travaillé intensément à la rédaction de ce texte. Il a fallu plusieurs rencontres personnelles entre le ministre russe des AE Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry pour régler les questions les plus litigieuses. Les deux hommes politiques ont réussi à trouver des formules arrangeant tous. Ainsi le document comporte une référence au chapitre VII de la Charte de l’ONU, prévoyant des mesures coercitives personnes violant les conditions de la résolution. Mais elles n’entrent pas en vigueur automatiquement, a expliqué M. Lavrov.
« La résolution ne tombe pas sous le coup du chapitre VII de la Charte de l’ONU et ne prévoit pas l’application automatique des mesures coercitives. Elle confirme l’entente conclue à la rencontre russo-américaine de Genève, selon laquelle les violations de ses normes, tout comme l’usage des armes chimiques par qui que ce soit devront faire objet d’un examen minutieux au CS de l’ONU, qui sera prêt à prendre les mesures prévues au chapitre VII de la Charte. Bien entendu les mesures prises par le CS seront proportionnelles à la gravité des violations, qui devront être prouvées à cent pour cent. »
La responsabilité en matière d’application de la résolution n’incombe pas au seul gouvernement syrien. Conformément aux exigences du CS l’opposition syrienne est également tenue de coopérer avec les experts internationaux.
Avec la résolution le CS a approuvé un ensemble de mesures concernant le désarmement chimique de la Syrie, adopté la veille par le Comité exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques à La Haye. Le 1er octobre, les experts de cette organisation entameront leur inspection des arsenaux chimiques syriens, qui devront être détruits d’ici le milieu de 2014.
Lesdits documents ouvrent la voie à la conférence de paix Genève 2. Selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, la rencontre internationale de Genève est planifiée pour la mi-novembre. On prévoit qu’à par les représentants des autorités officielles syriennes y prendront part les différentes groupes de l’opposition syrienne, ce qui est indispensable pour débloquer le processus de règlement politique dans le pays. T