Rohani a reconnu l'Holocauste, annonce CNN. Démenti de Téhéran

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La chaîne de télévision CNN, relayée par de nombreux médias, a prêté au président iranien Hassan Rohani des propos sur l’Holocauste qu’il na pas tenus. L’agence iranienne Farsa réagi en déclarant que le sens des paroles du président avait été déformé et que la position de Téhéran sur le génocide des Juifs n’avait pas changé.

« L’Iran a reconnu l’holocauste », a annoncé la chaîne CNN. Entre-temps, les Iraniens ont démenti que Hassan Rohani ait reconnu l’holocauste. « Nous condamnons tout crime contre l’humanité commis au cours de l’histoire. Cela concerne les crimes nazis commis contre les Juifs et les autres peuples. Mais les définitions et les explications doivent être fournies par les spécialistes et pas par moi qui ne suis pas historien », a très exactement dit Hassan Rohani.

En réalité, ce discours traduit la position officielle de Téhéran, souligne Sergueï Sereguitchev, de l’Institut du Proche-Orient.

« La position iranienne sur l’Holocauste reflète la lutte idéologique menée dans le pays depuis 1979. La majorité iranienne et certains musulmans tiennent au « mythe de l’holocauste » où l’holocauste joue un rôle primordial dans la reconnaissance d’Israël dans l’arène internationale. Sans lui, les Etats-Unis et leurs alliés européens pourraient abandonner le pays à jamais. La légitimité du pays repose sur le complexe de culpabilité des Européens et des Américains en raison des nombreux crimes commis contre les Juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, les pays occidentaux soutiennent hypocritement l’Etat sioniste qui perpètre le génocide des Arabes dans les territoires occupés. »

C’était la position de l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad qui lui était plus éloquent. Selon lui, l’holocauste est « un mensonge basé sur des déclarations arbitraires et mythiques », « c’est lui qui était à l’origine de l’occupation sioniste de la Palestine ». Peu disposé à commencer sa présidence par une confrontation, son successeur Rohani se prononce plus diplomatiquement à ce sujet, fait remarquer Choïbm Bahman, chercheur à l’Institut de recherches iraniennes de Téhéran.

La rhétorique de Rohani est l’antithèse absolue des propos d’Ahmadinejad. Il est évident que la politique étrangère du nouveau président est différente, plus douce à l’égard de l’Occident. Elle vise à effacer les tensions autour des conflits actuels. C’est une nouvelle étape dans l’histoire diplomatique entre l’Iran et les pays occidentaux.

Nous verrons bientôt si l’Occident est capable de saisir cette occasion de résoudre ces problèmes, notamment, celui du programme nucléaire iranien. Les négociations entre l’Iran et l’Agence Internationale de l'Energie Atomique se sont déroulées vendredi. Les parties sont satisfaites des résultats. T


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