Il y a quelques années, le président a demandé aux scientifiques s’il était possible de rétablir la population de la panthère de Perse dans le Caucase. Les spécialistes affirment que personne ne l’avait jamais fait auparavant. Le projet a été lancé il y a 4 ans et aujourd’hui les résultats sont probants. Les léopards amenés dans le Caucase ont récemment mis bas quatre jolis bébés léopards. Aujourd’hui, ils sont en train de s’ébattre dans leur cage, mais dans dix-huit mois ils seront libérés dans la nature. Les premiers léopards ont été placés dans un centre d’élevage au Turkménistan et ensuite en Iran. La difficulté majeure réside dans le fait qu’à part prendre soin de ces animaux, il est nécessaire aussi d’étudier le caractère de chacun d’entre eux et plus particulièrement lors de la formation des couples pour assurer la propagation de l’espèce.
« Lorsque nous avons récupéré dans la nature les premiers animaux, les femelles iraniennes et les mâles turkmènes, la formation d’un couple s’est avérée complexe. Ceci peut être expliqué par l’énorme stress qu’ont subi les animaux lors de leur passage de la liberté à un environnement artificiel. Notre objectif était d’assurer que cette transition soit la plus souple possible en créant pour les animaux des conditions confortables, pour qu’ils se sentent rassurés. C’est seulement à ce moment-là que nous avons pu progresser dans la formation du couple. Ce processus a pris presque deux ans et demi. Finalement, notre travail a été couronné de succès: les léopards se sont adaptés, ont fait connaissance et ont commencé à se faire la cour pour ensuite concevoir des bébés »,a expliqué Oumar Semionov, directeur du centre d’élevage et de réhabilitation de la population de la panthère de Perse du Parc national de Sotchi.
Ensuite, c’est la femelle d’un couple de léopards du Zoo de Lisbonne qui a mis bas. Dans leur cas, la naissance de bébés n’a pas été un problème, contrairement aux léopards d’Iran et du Turkménistan.
« Chery a eu pour la première fois les bébés. Pendant plusieurs jours elle a eu des contractions difficiles. Elle souffrait et a rejeté son premier bébé. Nous l’avons récupéré et nous avons tenté un allaitement artificiel. Il a survécu et il grandit aujourd’hui. Par contre, l’instinct maternel s’est réveillé chez Chery pour son deuxième chaton qu’elle nourrit elle-même. Tous les nouveau-nés sont donc vivants et en bonne santé »,raconte Oumar Semionov.
Selon le spécialiste, l’utilisation de léopards de pays différents pour le rétablissement de la population est une bonne chose. Les croisements au sein d’une seule population conduisent à la dégénérescence des animaux. L’apparition de nouveaux animaux, surtout au vu de l’intégration active du projet dans le programme international, garantit la sauvegarde de la pureté de cette espèce. Dans les prochaines années, de nouveaux programmes de rétablissement d’espèces d’animaux rares seront mis en place en Russie.
« Nous avons aussi la panthère de l’Amour qui habite dans le territoire du Primorié. Là-bas, la situation est meilleure qu’ici, même si elle est tout de même inquiétante. En effet, grâce à la création du parc national Zemlia leoparda (Terre du léopard), la population de ces animaux a atteint presque 50 spécimens. Mais cela reste extrêmement faible. C’est pour cela que l’on a l’intention d’élever des léopards et de les libérer dans la nature là-bas également »,note Igor Tchestine, directeur du fonds WWF Russie.
Le programme de renouvellement de la population de la panthère de Perse est réalisé par le ministère russe des Ressources naturelles et de l’Ecologie avec le soutien du Parc national de Sotchi, de la Réserve naturelle du Caucase, du fonds WWF et du Zoo de Moscou. T