Le port des vêtements musulmans féminins commence à être interdit officieusement dans les établissements médicaux du Royaume-Uni. Le parlement du pays a entamé la discussion sur cette question le 9 septembre. Mais les débats n’ont débouché sur aucune décision ad hoc, bien que l'initiative des restrictions soit personnellement soutenue par le premier-ministre David Cameron.
Aujourd'hui, plus de 10 % des hôpitaux britanniques publics ont déjà interdit officieusement au personnel de porter les couvre-chefs musulmans couvrant entièrement le visage.
Selon les statistiques, l'islamisation de l'Europe progresse à une vitesse étonnante. On affirme, par exemple qu’au cours des dernières 30 années, le nombre de musulmans en Grande-Bretagne a augmenté trente fois. En France, d’ici 2027, un Français sur cinq sera musulman. En Hollande, la moitié de tous les nouveau-nés sont des Arabes, et dans 15 ans, la moitié de tous les Hollandais professera l'Islam. En Belgique, la population est aujourd’hui pour un quart formée de musulmans. D'après les données du service fédéral des statistiques d’Allemagne, à cause de baisse de la natalité parmi les Allemands, dans cinq ans, le pays deviendra principalement musulman.
Les spécialistes conseillent de traiter ces chiffres avec prudence. Premièrement, ce sont seulement des estimations, en outre très approximatives. Dans la plupart des pays d’Europe, il est interdit de poser aux citoyens la question de leur l'appartenance religieuse. Deuxièmement, les musulmans subissent aussi la pression de la culture européenne. Plusieurs d'entre eux sont assimilés en Europe et la fréquentation de la mosquée est pour eux une formalité, dit le docteur Chris Allen, auteur du livre Islamophobie :
« Même après les événements du 11 septembre 2001 à New York, nous avons assisté à la renaissance du mouvement antimilitariste contre les guerres en Afghanistan et en Irak. S’y joignaient différents groupes, y compris formés de jeunes musulmans, des organisations de gauche. Les jeunes musulmans sont devenus très politisés. Ce qui ne signifie pas du tout qu'ils se radicalisent. Ils sont préoccupés par les événements politiques non seulement comme musulmans, mais aussi comme Britanniques. »
Le regain d’islamophobie dans le pays est partiellement provoqué par les difficultés économiques Liz Fekete, experte de l'Institut des relations raciales à Londres. Nous vivons dans un pays qui traverse maintenant une crise économique. Avec la chute du niveau de vie, l'harmonie sociale dans la société s'écroule, poursuit la spécialiste :
« La substance sociale se délite et le gouvernement doit unifier la société d’une façon ou d’une autre. « La colle » proposée – ce sont le patriotisme et le nationalisme. Nous tentons de recopier toute notre histoire, d’y ajouter un non-dit nationaliste. Dans le cas d’un tel « collage », il n’y a pas de place pour le pluralisme culturel et la variété ethnique. »
Chez les voisins continentaux des Britanniques, les nigabs, les hijabs ont été interdits par Paris et Bruxelles. La France abrite le plus fort pourcentage de musulmans de l’UE : d’après les estimations, 5-6 millions d'adeptes de l'Islam vivent dans l’Hexagone. En Grande-Bretagne – deux fois moins. Mais il n’est pas plus facile pour Londres de lancer une offensive contre les traditions de l'Islam, c’est même plus difficile que pour les Français.
Introduire des lois « antiislamiques » portant sur les vêtements – cela signifie provoquer le mécontentement de pays, avec lesquels la Grande-Bretagne entretient des relations commerciales et économiques traditionnellement solides. Et Londres ne peut pas ne pas en tenir compte. T
