L'action organisée mercredi par Greenpeace contre une plateforme pétrolière russe en Arctique pourrait être considérée comme un acte de piraterie, a déclaré vendredi le Comité d'enquête de Russie.
"Le département de la frontière du Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie pour la région de Mourmansk a trouvé des signes d'un acte de piraterie dans cet incident. Le département régional du Comité d'enquête de Russie a lancé une enquête pour établir si on peut qualifier ainsi les actions des militants de Greenpeace", a indiqué le Comité d'enquête dans un communiqué.
Selon le Code pénal russe, un acte de piraterie maritime est passible de quinze ans de prison.
Des militants de Greenpeace, qui se trouvaient à bord du brise-glace Arctic Sunrise battant pavillon néerlandais, ont essayé mercredi dernier d'escalader la plateforme pétrolière Prirazlomnaïa de Gazprom, en mer de Petchora. Les gardes-frontières russes ont ouvert le feu de sommation pour obliger le capitaine de l'Arctic Sunrise à arrêter les moteurs. Après le refus du capitaine, les gardes-frontières ont pris jeudi soir le contrôle du brise-glace via un hélicoptère. Le navire est en train d'être remorqué vers le port russe de Mourmansk pour être soumis à des procédures juridiques, selon le FSB.
Un représentant de Greenpeace a antérieurement annoncé que les gardes-frontières voient en outre des éléments d'un acte de terrorisme dans l'incident. Selon le service de la frontière, les militants de Greenpeace ont essayé d'atteindre la plateforme pétrolière à bord d'une embarcation remorquant "un canot avec un objet inconnu ressemblant à un engin explosif".
Il s'agit de la deuxième action de protestation de Greenpeace près de la plateforme "Prirazlomnaïa" du groupe public russe Gazprom. En août 2012, six militants de cette organisation ont occupé la plateforme pendant 15 heures en signe de protestation contre les projets de forage en Arctique.
La mise en valeur du gisement pétrolier Prirazlomnoye est le premier projet de forage russe en Arctique. Les réserves de ce gisement sont évaluées à 72 millions de tonnes, ce qui permettra à l'avenir d'extraire près de 6,6 millions de tonnes de brut par an. En cas de succès de ce projet, la Russie conservera son titre de numéro un mondial de l'extraction du pétrole.