A l'approche des élections au Parlement européen prévues en 2014, Moscou invite l'UE à se pencher sur la discrimination des communautés russophones de la Lettonie et de l'Estonie, a indiqué vendredi le député aux droits de l'Homme du ministère russe des Affaires étrangères Konstantin Dolgov.
"Nous espérons que l'Union européenne s'occupera enfin de ce problème", a-t-il déclaré lors de la 7e Conférence régionale des Russes résidant dans les pays Baltes.
"Cette question est au centre de notre attention dans le contexte des élections au Parlement européen qui auront lieu en 2014", a poursuivi M. Dolgov. Selon lui, "la chose la plus paradoxale, c'est que les apatrides vivant en Lettonie et en Estonie sont privés du droit de vote, tandis que le nombre de sièges dont disposent ces pays au Parlement européen est fixé en fonction du nombre total de leurs habitants".
Le diplomate a également fait savoir que l'Union européenne ne contrôlait pas le respect des droits de l'Homme dans ses pays membres, mais uniquement à l'extérieur de l'UE.
Enfin, la Russie espère que les Etats-Unis commenceront eux aussi à "prendre des mesures qui s'imposent à l'encontre de leurs alliés Baltes coupables de violations des droits de l'Homme", a conclu M. Dolgov.
En Lettonie, les russophones constituent 44% des deux millions d'habitants du pays. Or, le russe n'est pas une langue officielle dans le pays. Environ 16% des habitants de la Lettonie - principalement des russophones - ont le statut d'apatrides. Les droits des citoyens et des apatrides divergent sur près de 80 points. Les apatrides, officiellement appelés en Lettonie "non-citoyens", ne sont notamment pas autorisés à voter ni à travailler dans la fonction publique.
Les russophones sont également discriminés en Estonie où ils constituent 24,8% de la population du pays.