La Russie mérite sans conteste un meilleur pouvoir, mais la question est de savoir si le pouvoir en place aux Etats-Unis peut lui servir d'exemple, a déclaré jeudi le président russe lors de la 10e réunion du Club de discussion international Valdaï.
"Certes, la Russie mérite un pouvoir de meilleure qualité. Quant à savoir si ce pouvoir idéal existe dans d'autres pays, y compris dans celui que vous représentez et que représente M. McCain, c'est un gros point d'interrogation", a indiqué le président russe interrogé par l'analyste politique américain Nikolaï Zlobine.
Ce dernier demandait à M. Poutine de présenter sa vision des relations entre les autorités et la société.
Le président a rappelé que l'histoire des Etats-Unis connaissait deux cas où le président avait été élu par une majorité de grands électeurs mais représentant la minorité de l'électorat.
"Il s'agit d'une carence évidente dans la procédure électorale, donc dans les fondements mêmes de la démocratie américaine", a constaté le chef de l'Etat russe, ajoutant que "chaque pays avait ses problèmes" et que la Russie n'en avait pas moins que les Etats-Unis.
Il a rappelé que la Russie avait connu le tsarisme et le communisme mais qu'elle "avait évidemment emprunté la voie de la démocratisation et cherchait son propre moyen de renforcer les fondements démocratiques".
Le sénateur américain John McCain a publié jeudi dans le quotidien russe Pravda sa réponse à la tribune de Vladimir Poutine parue le 12 septembre dans le New York Times. Dans son article, le dirigeant russe a évoqué la Syrie, les relations entre Moscou et Washington et leur coopération sur la scène internationale. Le sénateur McCain a répondu en accusant la Russie de tyrannie et en affirmant qu'elle méritait un meilleur dirigeant que Vladimir Poutine.
Le chef de l'Etat russe a pris part le 19 septembre aux débats de clôture de la 10e réunion du Club de discussion international Valdaï. Ces débats ont notamment réuni l'ancien premier ministre français François Fillon et l'ex-président de la Commission européenne Romano Prodi.
