Samedi dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'État américain John Kerry sont parvenus à un accord sur la question syrienne, qui a permis aux États-Unis d’éviter une nouvelle aventure militaire. Apparemment, l'Amérique peut respirer avec soulagement. D'autant plus que la plupart de la population des États-Unis, et une partie considérable de sénateurs, et même Barak Obama lui-même, malgré sa rhétorique belliqueuse, étaient hostiles à la participation au conflit syrien. Cependant l'accord de Genève ne plaît pas à tout le monde, notamment au sénateur John McCain. De son point de vue, « le plan de Kerry-Lavrov » « témoigne de la faiblesse de l'Amérique et donnera un répit à Bachar al-Assad qui aura la possibilité de continuer à exterminer son peuple». Cette position de McCain n'est pas renforcée par quelques arguments raisonnables, cependant, il ne fallait pas s’attendre à autre chose de sa part, selon le politologue Boris Mejouev :
« Il joue le rôle de l’homme qui, dans tous les cas, sans aucune réflexion politique rationnelle, prône les décisions les plus dures. Il a peut être l’étoffe pour jouer ce rôle, mais il est déjà clair aux yeux de tous, y compris pour les personnalités les conservatrices, les éperviers du Parti républicain, qu’une frappe sur la Syrie ne résoudrait rien. Mais McCain ne peut pas renoncer à son image de marque et il poursuit sa ligne politique. »
Cependant, l’animateur russe connu à la télévision Vladimir Soloviev a décidé d'éclaircir les motifs originaux de la déclaration de McCain. Pour cela, il a invité le sénateur à venir s’expliquer dans l’émission de la chaîne de télévision publique Rossia 1, Soirée du dimanche avec Vladimir Soloviev. Le journaliste a exposé à La Voix de la Russie les motifs de son initiative.
« En premier lieu, j’aimerais lui donner la possibilité de s'adresser aux Russes directement pour que nous puissions regarder cet être unique, et puis, à l'aide de questions, tenter de comprendre sa position, voir s’il saisit nettement ce qui se passe dans le monde. Et peut-être même changer un peu les idées de McCain sur la Russie, ainsi que sur le monde. »
On ne sait pas si le sénateur acceptera l'invitation, mais pour Vladimir Soloviev ce serait une émission très intéressante, puisque McCain est célèbre non seulement comme
un « épervier » et un russophobe, mais aussi comme un homme politique original.
Il convient d’ajouter que Soloviev a eue l'idée d'inviter McCain lorsque l'adjoint du sénateur a déclaré que ce dernier avait l'intention de publier un article dans la Pravda. Ce serait la réponse de McCain à l'article récent de Vladimir Poutine publié dans New York Times. Le rédacteur en chef de la Pravda a déjà fait savoir qu’il n’avait pas reçu de propositions à ce sujet de la part des Etats-Unis. Et les experts ont commencé à plaisanter en disant que McCain en était resté à l’époque de la guerre froide et croyait que la Pravda était encore le journal le plus influent de Russie. T